Les Défis du CEA n°160 mai 2011
Les Défis du CEA n°160 mai 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°160 de mai 2011

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : CEA

  • Format : (200 x 297) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 3,2 Mo

  • Dans ce numéro : suméro spécial chimie.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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6 À la une les défis du cea mai 2011 Manipulation sous une hotte ventilée d’une solution de lanthanides, éléments chimiquement proches de certains radionucléides, mais non radioactifs. La vitre protège des éventuelles vapeurs et projections. « Si les actinides mineurs étaient retirés du combustible usé, la radiotoxicité des déchets en serait fortement diminuée et et la chaleur dégagée par les colis amoindrie. » Bernard Boullis, directeur du programme Aval du cycle nucléaire à la DEN » > l’on avait au départ », explique Bernard Boullis, directeur du programme Aval du cycle nucléaire de la Direction de l’énergie nucléaire (DEN) du CEA/Saclay. D’où l’idée d’extraire des déchets, en plus de l’uranium et du plutonium, les radioéléments les plus nocifs sur le long terme. Cette opération est appelée « séparation poussée ». Si elle devait être mise en œuvre, elle nécessiterait des installations industrielles équipées de chaînes blindées, analogues à celles mises en œuvre à La Hague, pour pouvoir récupérer ces éléments dans le combustible usé. Ensuite, il faudra pouvoir les transmuter dans Chaînes blindées//Enceintes dans lesquelles sont manipulés des gros échantillons de matière radioactive à travers des murs de béton et des vitres au plombtrès épais grâce à des bras robots. S. Le couster/CEA Boîte à gants où sont menés des essais d’extraction liquide-liquide sur des échantillons actinides mineurs à l’état de trace, au très faible pouvoir irradiant. Cette enceinte étanche et en dépression garantit la non-contamination du laboratoire et des personnes. des réacteurs du futur « à neutrons rapides », dits de « quatrième génération », dont un prototype, Astrid, est aujourd’hui à l’étude. Lancées d’abord dans le cadre de la loi Bataille de 1991, puis dans celui de la loi de 2006 sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs, de nombreuses études et expériences ont été réalisées sur ce thème au CEA. Elles visaient à développer des procédés à même de répondre aux différentes options de gestion possibles pour les actinides mineurs envisagées par le législateur. Depuis quatre ans à Marcoule, la plupart d’entre elles se sont focalisées sur une étape particulière : la séparation des actinides mineurs. Bien qu’ils ne représentent que 0,1% de la masse des combustibles usés, ces trois radionucléides (l’américium, le curium et le neptunium) comptent parmi les plus grands contributeurs à la radiotoxicité à long terme des déchets actuels. De plus, certains d’entre eux comme l’américium produisent de la chaleur, ce qui limite ensuite la compacité du stockage des colis vitrifiés. « Si les actinides mineurs étaient retirés du combustible usé, d’une part la radiotoxicité des déchets serait drastiquement diminuée Radionucléides//Atomes dont le noyau est instable, et qui sont donc radioactifs. Ils existent naturellement ou peuvent être produits lors d’une réaction nucléaire. S. Le couster/CEA
S. Le couster/CEA numéro 160 les d éfis du cea Cellules blindées où les chercheurs travaillent, grâce à des bras robots, sur des matières hautement radioactives (combustible usé, gros échantillon d’actinides mineurs…). Les murs et les vitres au plomb, de plus d’un mètre d’épaisseur, protègent des rayonnements gamma et des neutrons. après quelques siècles et, d’autre part, la chaleur dégagée par les colis serait sensiblement amoindrie. Et la gestion des déchets dans les futurs sites de stockage souterrains s’en trouverait facilitée », ajoute Bernard Boullis. PROCÉDÉ CHIMIQUE L’EXTRACTION LIQUIDE-LIQUIDE La séparation poussée pour extraire des radioéléments des combustibles usés s’appuie sur le principe d’extraction liquide-liquide. Cette réaction chimique met en jeu deux liquides non miscibles : une phase aqueuse et une phase organique. Dans la première, sont présents les différents éléments radioactifs, dont ceux à récupérer (par exemple, l’uranium et le plutonium). Dans la seconde, des molécules « extractantes » sont dissoutes, qui ne doivent piéger que les éléments à récupérer. Les deux phases sont mélangées et agitées, ce qui favorise le contact entre les molécules extractantes et les éléments radioactifs. Après décantation, celles-ci, non miscibles, se séparent. Dans la phase organique, se retrouvent les molécules extractantes avec, pris au piège, les éléments radioactifs à récupérer. Solution organique Mélange et agitation Décantation Trois voies au procédé hautement complexe Inspirées du procédé industriel Purex (Plutonium Uranium Molécule extractante Refining Extraction), mis en œuvre dans les usines d’Areva Solution aqueuse à La Hague pour extraire le plutonium et l’uranium du combustible usé (en vue de recyclage ou d’entreposage), trois voies utilisant la chimie ont ainsi été testées depuis 2007 au sein d’Atalante, la seule installation au monde à disposer des équipements nécessaires pour mener ce type de recherches (laboratoires dotés de boîtes à gants et de chaînes blindées pour les essais de procédés). Toutes consistent à capturer sélectivement, par une technique d’extraction « liquide-liquide » faisant appel à des molécules « pièges » (voir schéma ci-contre), l’uranium, le plutonium et les actinides mineurs dans une solution obtenue par dissolution du combustible dans de l’acide nitrique. « La tâche hautement complexe nécessite, en premier lieu, de mettre au point via une démarche couplant modélisation et expérimentation, des molécules non seulement spécifiques à chacun des radionucléides ou chaque groupe de radionucléides que l’on désire récupérer, mais également résistantes aux radiations et à l’acidité », précise Christine Rostaing, chef de projet Séparation poussée au CEA/Marcoule. Une fois cellesci identifiées, il s’agit ensuite de les tester d’abord sur des éléments non radioactifs (comme certaines terres rares, les lanthanides, chimiquement proches du curium et de l’américium), puis dans des boîtes à gants sur de très petites quantités d’actinides. Avant enfin de valider le procédé par un essai grandeur nature conduit pendant quelques dizaines d’heures, durant lesquelles les équipes travaillent en trois-huit sur 1 kg de combustible industriel irradié en chaîne blindée. Les équipes du CEA ont ainsi démontré, entre 2008 et 2010, la faisabilité de trois nouvelles voies. La première, dénommée Sanex, permet de réaliser en une seule étape » > Différents éléments radioactifs Yuvanoé/CEA 7



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