6 À la une les défis du cea mai 2011 Manipulation sous une hotte ventilée d’une solution de lanthanides, éléments chimiquement proches de certains radionucléides, mais non radioactifs. La vitre protège des éventuelles vapeurs et projections. « Si les actinides mineurs étaient retirés du combustible usé, la radiotoxicité des déchets en serait fortement diminuée et et la chaleur dégagée par les colis amoindrie. » Bernard Boullis, directeur du programme Aval du cycle nucléaire à la DEN » > l’on avait au départ », explique Bernard Boullis, directeur du programme Aval du cycle nucléaire de la Direction de l’énergie nucléaire (DEN) du CEA/Saclay. D’où l’idée d’extraire des déchets, en plus de l’uranium et du plutonium, les radioéléments les plus nocifs sur le long terme. Cette opération est appelée « séparation poussée ». Si elle devait être mise en œuvre, elle nécessiterait des installations industrielles équipées de chaînes blindées, analogues à celles mises en œuvre à La Hague, pour pouvoir récupérer ces éléments dans le combustible usé. Ensuite, il faudra pouvoir les transmuter dans Chaînes blindées//Enceintes dans lesquelles sont manipulés des gros échantillons de matière radioactive à travers des murs de béton et des vitres au plombtrès épais grâce à des bras robots. S. Le couster/CEA Boîte à gants où sont menés des essais d’extraction liquide-liquide sur des échantillons actinides mineurs à l’état de trace, au très faible pouvoir irradiant. Cette enceinte étanche et en dépression garantit la non-contamination du laboratoire et des personnes. des réacteurs du futur « à neutrons rapides », dits de « quatrième génération », dont un prototype, Astrid, est aujourd’hui à l’étude. Lancées d’abord dans le cadre de la loi Bataille de 1991, puis dans celui de la loi de 2006 sur la gestion durable des matières et déchets radioactifs, de nombreuses études et expériences ont été réalisées sur ce thème au CEA. Elles visaient à développer des procédés à même de répondre aux différentes options de gestion possibles pour les actinides mineurs envisagées par le législateur. Depuis quatre ans à Marcoule, la plupart d’entre elles se sont focalisées sur une étape particulière : la séparation des actinides mineurs. Bien qu’ils ne représentent que 0,1% de la masse des combustibles usés, ces trois radionucléides (l’américium, le curium et le neptunium) comptent parmi les plus grands contributeurs à la radiotoxicité à long terme des déchets actuels. De plus, certains d’entre eux comme l’américium produisent de la chaleur, ce qui limite ensuite la compacité du stockage des colis vitrifiés. « Si les actinides mineurs étaient retirés du combustible usé, d’une part la radiotoxicité des déchets serait drastiquement diminuée Radionucléides//Atomes dont le noyau est instable, et qui sont donc radioactifs. Ils existent naturellement ou peuvent être produits lors d’une réaction nucléaire. S. Le couster/CEA |