twipe_ftp LE PARISIEN LUNDI 3 JUILLET 2017 ÉCO 8 DÉVELOPPEMENT @LeParisien_Eco La French Tech à la conquête de New York INTERNATIONAL Une délégation de start-up françaises s’est rendue à New York, la semaine dernière, en compagnie du secrétaire d’Etat au Numérique. La Grosse Pomme se pose en alternative à San Francisco. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL À NEW YORK (ÉTATS-UNIS), CYRIL PETER Américains s’en foutent que la start-up « Les soit rentable. L’important, c’est son potentiel de croissance pour la revendre dans trois ou cinq ans. En Europe, les investisseurs prennent moins de risques. On vous dit : Combien tu me rends si je te Et le vainqueur est… SEPT START-UP françaises, attirées par le marché américain, ont participé lundi dernier à Pitch in the plane. Un concours où les entrepreneurs détaillent leur projet pendant un vol Paris-New York ! Présent dans l’avion, Mounir Majhoubi, secrétaire d’Etat au Numérique qui effectuait son premier déplacement à l’étranger, a annoncé le nom du gagnant lors de La French Touch Conference. C’est Médéric Morel, cofondateur de Mapwize, qui a séduit le jury. Basée à Lille (Nord), sa jeune pousse crée des plans interactifs de PAR MATHIAS LEBOEUF EN CES TEMPS DE FORTES chaleurs, la première recommandation est de s’hydrater. Pour cela, quoi de plus simple que d’ouvrir son robinet ? Un geste banal qui est pourtant l’aboutissement d’un long processus. Dans la capitale, la distribution de l’eau autrefois déléguée au secteur privé, est revenue dans le giron du secteur public à la faveur d’un vote du Conseil de Paris en novembre 2008. C’est la Régie Eau de Paris qui gère, depuis 2010, la production et la distribution de l’eau, du captage à la source jusqu’au robinet du consommateur en passant par le traitement et la surveillance de la qualité. « Les fortes chaleurs font monter les consommations et donne 100 ? » Ondine Bullot connaît bien le marché américain. Celui-ci pèse 80% de l’activité de sa start-up Better Kids, qui conçoit des jeux éducatifs. Comme une dizaine de ses compatriotes venus de métropole, la Franco-Américaine a participé, mardi et mercredi derniers à New York (Etats- Unis), à La French Touch Conference, dont le but est de créer des ponts au-dessus de l’Atlantique. Avec un invité de marque : Mounir Majhoubi. Le secrétaire bâtiments pour, par exemple, aider les visiteurs à se repérer. Outre l’accompagnement stratégique, avec Capgemini, et juridique, avec un cabinet d’avocats américain, l’entrepreneur bénéficiera des conseils de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Le paquet comprend notamment une étude personnalité de son marché, d’une valeur de 4 000 € . Médéric Morel, qui se rend une fois par mois Outre- Atlantique, remporte également 20 allers-retours entre la France et les Etats- Unis, avec OpenSkies, filiale de British Airways. impactent donc le volume d’eau produite. Nous passons d’une moyenne de 530 000 m 3 à 700 000 m 3 par jour. En alerte canicule ou sécheresse, nous avons également une vigilance particulière sur le niveau de la ressource. Néanmoins, il n’y a aucune inquiétude sur la capacité à fournir l’eau nécessaire », explique Benjamin Gestin, directeur général d’Eau de Paris. CINQ RÉSERVOIRS, 470 KM D’AQUEDUCS Pour désaltérer les 3 millions d’usagers, dont 2,2 millions de Parisiens, la régie s’appuie sur cinq grands réservoirs et 470 km d’aqueducs acheminant les eaux en provenance de la Seine, de la Marne, du Loing, de la Voulzie et de l’Avre. « L’eau de Paris est sans grande spéci- d’Etat au Numérique a déclaré, au nom du gouvernement, son « amour » aux entrepreneurs, ces « créateurs d’emplois en France » qui le tutoient et l’appellent par son prénom. L’événement a attiré, au premier étage d’un building de Manhattan, des centaines d’entrepreneurs et d’investisseurs, français et américains, la plupart établis aux Etats-Unis. « Ça fait du bien de voir de l’entraide entre Français », sourit Ondine. PORTE D’ENTRÉE A la recherche de nouveaux contacts, Ben Marrel, cofondateur du fonds d’investissement Breega, a également conseillé nos champions en devenir pour qu’ils s’installent durablement aux Etats-Unis, première destination des jeunes pousses tricolores. Pour ce Montpelliérain d’origine australienne, New York, deuxième ville étrangère concentrant le plus de start-up françaises (derrière Londres et devant San Francisco), est une bonne porte d’entrée : « Au tout début, c’est plus facile pour un étranger de lever des fonds à New York, qui est par nature plus cosmopolite que la Silicon Valley. En plus, le décalage horaire est moins important, c’est mieux pour communiquer avec l’Europe. » L’organisateur Gaël Duval, fondateur de quatre entreprises digitales, va dans le même sens : ficité. Elle n’a pas une teneur en sodium ni en calcaire très forte, constate Benjamin Gestin. Mais elle est d’excellente qualité. Il n’y a pas de produit de consommation courante plus contrôlé. » De fait, 1 million de mesures de contrôle de qualité sont établies chaque année par le laboratoire d’analyse et de recherche de la régie. Le tout pour un coût imbattable : un litre d’eau du robinet revient à environ 0,3 € . Un prix plus de 40 fois moins cher en moyenne que l’eau en bouteille. L’entreprise mobilise plus de 900 collaborateurs sur une soixantaine de métiers différents et se revendique comme un modèle de gestion publique intégrée. Et cela fonctionne plutôt bien. Sur l’exercice 2015, Eau de Paris a dégagé un résultat New York (Etats- Unis), mardi 27 juin. Mounir Majhoubi, secrétaire d’Etat au Numérique, lors de la French Touch Conference. positif de 36,07 M € et a pu ainsi investir sans recourir à l’emprunt privé. Son ambition est financée par un plan d’investissement pluriannuel (2015- 2020) de 450 M € consacrés à l’optimisation et la performance des infrastructures (pour « La Silicon Valley, c’est une machine à bouffer de la licorne (NDLR : start-up qui vaut plus d’un milliard). New York est une alternative qui est très proche de la France. Très branchée lifestyle, pub et e-commerce. » En témoigne la percée de Happn. Lancée à Paris en 2014, l’application de rencontres a d’abord séduit les New Yorkais, avant de débarquer à San Francisco ou Dallas. « Aujourd’hui, nous avons 3,5 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, dont un million à New York », assure le fondateur Didier Rappaport, venu témoigner de sa réussite. Autre startup tricolore qui s’est attaquée au marché américain via New York : Adore me. Né en France en 2011, le site de vente de lingerie est devenu la deuxième marque du pays, derrière Victoria’s Secret. Impossible n’est donc pas français. A condition de « protéger son marché », avertit Charlotte Beaumatin, conseillère de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) basée aux Etats-Unis. La jeune femme a sauté sur l’occasion pour sensibiliser les startupeurs : « Il faut intégrer le brevet dans son budget de R & D. Ce n’est pas qu’outil juridique, mais un investissement qui permet notamment de lever des fonds. » Et de rappeler : « Quand on est protégé en France, on ne l’est pas forcément aux Etats-Unis. » Mais d’où vient toute cette eau ? ENVIRONNEMENT Depuis sept ans, la régie Eau de Paris gère la production et la distribution de l’eau de la capitale. Une entreprise récemment distinguée par les Nations Unies pour son engagement public. LP/PHILIPPE LAVIEILLE. Eau de Paris distribue 530 000 m 3 d’eau chaque jour à ses 3 millions d’usagers. 250 M € ) ou à l’accompagnement de la transition écologique du territoire (55 M € ). On compte 145 M € dédiés à la qualité de l’eau et à celle du service à l’usager. Ce dernier se trouve au cœur de la dernière campagne de communication. « Nous avions besoin de nous adresser directement aux Parisiens en portant un message sur la qualité de l’eau mais aussi sur la préciosité de cette ressource, la nécessité de la préserver et sur le modèle de la gestion publique dont ils bénéficient », explique Benjamin Gestin. Une gouvernance récompensée il y a quelques jours par le second Prix des Services publics des Nations Unies (UNPSA) primant « la transparence, la responsabilité et l’intégrité d’un service public ». LAURENT QY. |