twipe_ftp LE PARISIEN LUNDI 3 JUILLET 2017 I ÉCO 2 À LA UNE *@LeParisien_Eco L’ÉTÉ une vague à ne pas rater GLISSE Manne touristique et financière pour les régions du littoral, le surf est une industrie florissante en France. PAR ALEX KOSTADEA Des planches alignées dans l’attente d’être louées, des surfeurs par dizaines flottant sur l’océan, des voiles de kitesurf filant à l’horizon, des hommes et des femmes debout voguant paisiblement sur un lac en se propulsant à l’aide d’une pagaie. Bienvenue dans la Manche, en Bretagne, en Vendée, et surtout sur un des nombreux spots de la Nouvelle-Aquitaine, destination préférée des adeptes de la glisse. Avec un nombre de pratiquants de sports affiliés à la Fédération française de surf en augmentation constante depuis ses débuts (680 000 en 2016), les acteurs du tourisme ont une bonne raison de se réjouir. Car la France, et ses milliers de kilomètres de côtes, est la première destination de surf en Europe. LA COMBI, L’INCONTOURNABLE Intégrale pour les eaux froides, elle devient shorty aux manches et jambes courtes en été. Popularisée en 1953 par Jack O’Neill (d’où la marque), qui voulait « juste surfer plus longtemps », la combinaison est confectionnée en Néoprène. Certaines marques (Patagonia, Zion, Picture…) ont trouvé une alternative à cette matière à fort impact environnemental. Compter dans les 80 € un shorty, de 130 à plus de 500 € pour une combinaison intégrale. s RETOMBÉES ÉCONOMIQUES A Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), berceau de la discipline en France depuis soixante ans et qui se revendique « capitale européenne du surf », si on a bien compris l’intérêt d’exploiter le filon, c’est que les retombées économiques liées au secteur sont estimées à 2 ou 3 M € par an. La seule ville française disposant d’un conseiller municipal chargé du surf concentre ses efforts sur cette activité. Tout comme le comité départemental du tourisme Béarn- Pays basque, qui tisse des partenariats avec plusieurs acteurs locaux, dont les offices de tourisme. « Le surf est prioritaire dans le schéma touristique départemental. Il est porteur économiquement, il génère de l’emploi et, au-delà de la pratique, il y a tout un écosystème autour, la culture, la mode », explique Céline Idelovici, chargée de la filière surf au comité. Même le luxe s’est emparé de la mine d’or. A l’Hôtel du palais, qui propose depuis quelques mois un séjour intitulé « surfing break », on met en avant « l’histoire de Biarritz, indissociable de celle du surf », pour justifier la démarche. LE SUD-OUEST, ÉPICENTRE DE LA GLISSE Mais l’épicentre de la glisse en Europe, c’est la Nouvelle-Aquitaine. Plus de 100 000 surfeurs, dont un quart d’étrangers, selon les derniers chiffres disponibles de 2012, sont venus taquiner la vague. Les écoles de surf et loueurs de planches en tout genre y prospèrent. « La moitié du chiffre d’affaires est réalisée en juillet-août, et ce dès le début des vacances scolaires », assure YannMartin, entraîneur des équipes de France et directeur du Lacanau Surf Club, la deuxième école à avoir été créée en Hexagone, en 1968. Pour l’ensemble de la côte aquitaine, les retombées économiques liées au surf sont estimées à 2 Mds € par an. Grâce aux températures estivales enregistrées dans la région dès avril et l’afflux de spect a t e u r s en m ai p our l e s Championnats du monde des nations à Biarritz dont la France a remporté le titre, l’année 2017 devrait tenir ses promesses. La France sur la deuxième marche du podium SI LES MARQUES HISTORIQUES de la glisse (Rip Curl, Quiksilver…) trustent le gros du chiffre d’affaires, une multitude de petites entreprises naissent néanmoins chaque jour, en France, au Portugal, en Grande-Bretagne. Fabrication de produits et textiles, prestation de services, indépendants (designers), acteurs du numérique… Autant de start-up qui ne demandent qu’à grandir. Selon les derniers chiffres, la Nouvelle Aquitaine recense 400 entreprises dans le secteur de la glisse en été (fabricants, La panoplie du surfeur distributeurs, artisans shapers, associations, acteurs de la communication, de l’édition, du multimédia et du conseil, soustraitants, commerces de détail spécialisés et clubs et écoles de surf), soit 3 500 emplois. PREMIER MARCHÉ EUROPÉEN La cohabitation entre marques historiques et petits acteurs fonctionne. D’un côté, les « gros » qui apportent la légitimité au marché européen dont la France est leadeur avec 633 M € de chiffre d’affaires et numéro deux mondial. De l’autre, les « petits », qui dynamisent le marché avec des produits innovants. Entre les deux, des opportunités de collaboration. La marque Notox, par exemple, qui tâche de réduire l’empreinte environnementale des planches qu’elle fabrique, est distribuée dans les magasins techniques Rip Curl. Pour le cluster EuroSIMA, l’association européenne des industriels de la glisse, que rejoignent de plus en plus de PME et TPE, aider les petits acteurs et favoriser l’émulation entre eux est primordial. D’où la création LE BOARDSHORT AVEC DÉCAPSULEUR La raison d’être de ce short de bain ? Épargner au surfeur, assis à califourchon sur sa planche dans l’attente de la vague parfaite, les inévitables irritations à l’intérieur des cuisses. Il est reconnaissable à son cordon à la ceinture, très utile en cas de chute. Toutes les marques en proposent, au prix moyen de 60 € . Island Daze a conçu un modèle pour hommes, muni d’un décapsuleur cousu dans le rabat de la poche latérale, qui coûte une cinquantaine d’euros. GETTY IMAGES. de pépinières telles que Olatu Leku, à Anglet, pour permettre aux entreprises du secteur de la glisse de travailler ensemble. Ce centre de services, implanté dans le parc d’activité Baia Park, près du port de plaisance à Anglet (Pyrénées-Atlantiques), fournit 3 300 m² de locaux professionnels. Face à la très forte demande, il est déjà prévu d’y construire un bâtiment supplémentaire. D’autres pépinières devraient voir le jour, une à Hossegor (Landes), une autre à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées- Atlantiques). GETTY IMAGES. Le succès du paddle DEPUIS QU’IL A ÉTÉ IMPORTÉ en France par le surfeur de grosses vagues américain Laird Hamilton, en 2007 sur une plage du Pays basque, le standup paddle, activité qui se pratique debout sur une planche avec une pagaie, connaît un succès grandissant. Selon les estimations de la Fédération française de surf et de l’Eurosima (l’association européenne des industriels des sports de glisse), en 2015, sur 300 000 pratiquants en Europe, la France en comptait 50 000. En 2017, elle recense près de 82 000 adeptes, soit près de 65% de plus, avec une parité hommesfemmes parfaite. Quant aux ventes de planches, elles sont en constante augmentation dans l’Hexagone. En 2017, on observait chez Décathlon une « croissance à deux chiffres » sur les ventes de matériel à pagaie (secteur qui englobe le kayak). Sur les vagues ou en course longue distance, en eau calme pour la balade ou pour la pêche, en piscine pour le fitness ou le yoga, le SUP (son petit nom) se décline sous toutes les formes. « C’est un sport très complet, accessible à tous et sans limite d’âge », explique Angie, coach d’aqua standup à la piscine municipale de Saint-Jean-de- Luz (Pyrénées- Atlantiques). LE BODYBOARD, FACILE D’ACCÈS La « biscotte » n’est pas faite que pour les enfants. Si sa pratique est populaire parmi les bambins au bord de l’océan, elle demande, tout en restant facile d’accès, un engagement physique important dans les vagues. Le bodyboard, également appelé Morey, du nom de celui qui en a relancé la pratique dans les années 1970, se pratique avec des palmes courtes (prix moyen, 65 € ). La gamme de prix est large, allant de 60 € à 400 € . L |