Mylène Farmer Mystère Farmer Alors qu’elle vient tout juste de terminer sa tournée triomphale « Timeless 2013 » en France, Suisse, Belgique, Biélorussie et Russie, la rousse incendiaire est certainement la plus perfectionniste de nos chanteuses françaises. La star aime à cultiver le mystère autour d’elle. « Je ne suis pas portée sur les confessions. Je ne me livre pas, parce que je ne sais pas. Je ne peux pas parler de moi : c’est trop douloureux ! » Mylène Farmer aime le mystère. Elle l’entretient, le nourrit avec un certain plaisir. « Je ne m’aime pas beaucoup. Je ressemble à une peinture inachevée. Il me manque quelque chose. D’ailleurs, je me regarde peu, je ne vois jamais mes clips... » Dans ses très rares confessions, l’artiste laisse parfois transparaître ce manque de confiance en elle. Et parce qu’elle a peur d’être trahie, elle ne voit pas l’intérêt de s’épancher dans les médias, ce qu’elle fait pourtant, mais à dose homéopathique. Un mystère savamment cultivé Mylène Farmer a trouvé dans l’écriture une façon de vaincre ses démons et de se dévoiler un peu. « C’est avec elle que j’ai ouvert les vannes à mes émotions, à mes troubles », explique-t-elle. D’où sa passion pour la scène avec des spectacles réglés au millimètre au cours desquels cette perfectionniste à l’extrême aime laisser libre cours à sa créativité débordante. « Ma première tournée a été la révélation de ma vie : pour la première fois, j’ai eu confiance en moi ! Et cette confiance, c’est le public qui me l’a donnée... » Quand on lui demande si elle est plutôt ange ou démon, elle répond avec humour, en riant : « Je ne suis pas simple. Mais je ne suis pas au Top 50 des névrosés ! » Peutêtre que la recette de son succès immense est justement de cultiver le paradoxe entre une sorte de folie créatrice et la rigueur du travail bien fait : « C’est fabuleux d’imaginer six mille personnes qui se sont déplacées juste pour vous. Je ressens une émotion puissante, extraordinaire. En même temps, je perçois un danger. Celui engendré par la surenchère du succès. Je veux rester lucide. D’ailleurs je l’ai toujours été. Pour moi, la vie, le travail, c’est quelque chose de sérieux. » n Le Magazine - 5