L’ex-star du JT multiplie les projets Patrick Poivre d’Arvor « Il n’y a rien de pire que d’avoir des regrets » Après 30 ans de télé, Patrick Poivre d’Arvor semble en avoir définitivement tourné la page, ne nourrissant aucune nostalgie. Désormais, en plus de son activité littéraire, il plonge avec bonheur dans le monde de l’opéra. Sa mise en scène de « Don Giovanni » de Mozart est actuellement en tournée. Rencontre avec un passionné, toujours épris d’aventures et de belles rencontres. Le Magazine : Comment est née l’idée de votre dernier livre « Seules les traces font rêver » ? Patrick Poivre d’Arvor : Cela faisait cinq ans que j’avais quitté le journal télévisé et on me demandait souvent comment cela se passait de l’intérieur et qui j’avais eu la chance de rencontrer. Pour pouvoir me consacrer à ce sujet, j’ai arrêté pendant un an les émissions que j’animais régulièrement, sur France 5 notamment. Je me suis donc penché sur mes agendas et les débuts de mon activité journalistique, en commençant par mon arrivée à France inter il y a quarante ans. Enfant, vous rêviez de devenir écrivain. Comment le journalisme est-il entré dans votre vie ? Ma passion première était celle de l’écriture. J’écrivais des poèmes comme beaucoup d’enfants. Puis j’ai écrit un livre à l’âge de dix-sept ans, « Les enfants de l’aube ». Pendant mes études de Sciences- Po et de langues orientales, j’ai appris l’existence d’un concours sur France inter auquel je me suis porté candidat. Le concours s’appelait « envoyé Spécial » et durait un an. Au terme de deux tours du monde, j’ai fini par gagner parmi un millier de 38 - Le Magazine candidats. La finalité du concours était d’être engagé à France inter. Votre activité de journaliste a néanmoins fini par remplacer celle de romancier pendant de longues années. En effet, le journalisme a fini par prendre le pas sur l’écriture. Au début, j’étais « tout feu tout flamme », je courais le monde. Et puis assez vite, j’ai été repris par le démon de l’écriture et je me suis pas mal rattrapé. J’ai écris une soixantaine de livres de toute nature depuis, que ce soit tout seul ou en collaboration, notamment avec mon frère. C’était indispensable à mon équilibre personnel, j’avais réellement besoin de cela. En ce moment, même si je suis en train de mettre en scène « don Giovanni » à l’opéra, j’écris encore la nuit. C’est mon oxygène ! Depuis votre départ du journal télévisé de TF1, vous multipliez les activités dans des domaines très différents. Comment vous définiriez-vous désormais ? J’accorde peut-être désormais plus de place à mes activités de création et beaucoup moins aux activités de journaliste. J’avais beaucoup de passions que je n’arrivais pas à pouvoir concrétiser auparavant, car j’étais très corseté par les horaires et les obligations du journal. Quand cela s’est arrêté il y a cinq ans, j’ai décidé de profiter à fond de ce temps retrouvé. Je me suis consacré à la mise en scène, j’ai tourné un film qui a été diffusé sur France 3 et j’ai beaucoup travaillé en rapport avec la musique, l’opéra particulièrement. J’ai pu mettre en scène il y a trois ans « Carmen » avec Manon Savary, puis « don Giovanni » cette année. J’écris par ailleurs un livret d’un opéra en ce moment que je vais mettre en scène l’année prochaine. A cela s’ajoutent aussi des spectacles en rapport avec la musique classique. Comment arrive-t-on dans un milieu auquel on est étranger comme celui de l’opéra ? J’ai toujours aimé très profondément l’opéra. Je m’y rendais très souvent. C’est d’ailleurs parce que des producteurs et des metteurs en scène m’y ont vu qu’ils m’ont demandé de m’y atteler moi-même. J’ai beaucoup observé et posé de questions. J’ai été bien soutenu par Manon Savary, ce qui m’a grandement aidé aussi. C’est ainsi que je me suis lancé. Je pense qu’il faut toujours se lancer car sinon on nourrit des regrets. Et il n’y a rien de pire que d’avoir des regrets. A quels domaines qui aiguisent votre curiosité ne vous êtes-vous pas encore confronté ? Il y a encore d’autres domaines qui m’intéressent en effet, et notamment les adaptations théâtrales. J’y travaille parallèlement, même si cela n’est pas encore sur scène. J’espère que cela se fera. J’aime beaucoup découvrir des milieux différents. Je suis curieux de nature. Je pense qu’à un moment donné, lorsqu’on a fait de belles choses dans un |