FOcUS CLINIC Une dernière solution originale, proposée par plusieurs auteurs, dans le cas de petites fractures d’implants, consiste à remplacer le pilier implantaire par un inlay-core. Il convient de fraiser préalablement le pas de vis interne de l’implant pour arriver à la surface la plus lisse et régulière possible. dans certain cas, un fragment de vis obture l’intérieur de l’implant. Pour donner plus de profondeur au pivot, Il faudra détruire le fragment à l’aide d’un instrument dédié, manœuvré à l’intérieur d’une douille de guidage, sous irrigation abondante. On réalise un inlay core en méthode directe ou indirecte. On le scelle ensuite avec un ciment définitif. On polit la jonction entre l’inlay core et l’implant. On prend enfin une empreinte de l’inlay core qu’on envoie au laboratoire de prothèse puis on scelle la couronne. dÉvISSAGe eT FRACTuRe de LA vIS du PILIeR ImPLANTAIRe Mécaniquement, une vis relie toujours deux pièces entre elles : elle s’enclenche dans la première et se visse dans la seconde. Le vissage l’allonge comme un ressort provoquant une tension qui va maintenir les deux pièces serrées solidairement. Cette tension s’appelle la pré-charge. En prothèse implantaire, les deux pièces sont l’implant avec un élément prothétique (pilier, couronne transvissée, multi unit etc.) ou le pilier multi-unit avec le bridge. Figure 4 : xxx 48/LEFILDENTAIRE.COM Le dévissage d’une vis est la complication prothétique sur implant la plus commune : Elle représente 33% de toutes les complications prothétiques implantaires. Elle apparait dans 8% des couronnes unitaires, 5% des bridges et 3% des restaurations complètes. Il a été démontré que 43% des vis des piliers implantaires se dévissaient pendant la première année Si le problème n’est pas réglé, il peut conduire à la fracture de la vis qui survient à la fréquence de 0,35% dans les 5 premières années. Selon le matériau utilisé, les vis ont un comportement différent : les vis en or diminuent significativement le risque de dévissage par rapport aux vis en titane. de par leur coefficient d’élasticité, elles autorisent une meilleure distribution des forces. Elles supportent une pré- charge 2 fois supérieures à celle des vis en alliage de titane. Elles sont plus fragiles ce qui permet en cas de surcharge occlusale de se fracturer en premier permettant ainsi de protéger l’implant et l’os péri-implantaire. Les vis en or peuvent être dévissées et revissées 20 fois sans perdre leur caractéristique d’élasticité. Par contre les vis en titane ne peuvent être vissées et dévissées plus de 5 fois sans risque. Les vis en alliage de titane sont plus résistantes mais la correspondance des matériaux avec l’implant peut entrainer avec la friction une « soudure à froid » qui rend impossible le dévissage du fragment résiduel en cas de fracture de la vis. Le maintien de la pré-charge dépend aussi de la longueur de la vis et surtout du nombre de spires engagées. Plus la vis est longue, plus elle porte de spires et meilleure sera sa résistance au dévissage. Motosh a étudié le mécanisme de base des vis et a déterminé que seul 10% de la force générée par le torque initial est transféré en pré-charge. Le reste est perdu dans la friction entre la vis et l’implant. Les fabricants essayent de traiter les vis en modifiant la nature des matériaux et leur traitement de surface afin de diminuer la friction et d’augmenter ainsi la pré-charge avec la même valeur de torque. La stabilité et l’intégrité de cette vis qui assure la pérennité de la prothèse implanto-portée dépend de la compétition entre la force de serrage d’une part et toutes les forces parasites d’autre part. LA FoRCE DE SERRAGE Si la vis est serrée avec un torque supérieur à celui recommandé par le fabricant, elle peut se fracturer dès la pose du pilier. Si par contre, la force utilisée y est inférieure cela va provoquer un dévissage précoce de la vis la rendant mobile. Cette mobilité la fracturera dans un second temps. On ne peut appliquer un torque mesuré qu’en utilisant une clé dynamométrique. Le torque manuel est donc à proscrire car trop incertain et opérateur-dépendant. Mc Glumphy a prouvé que le torque recommandé par le constructeur est déjà à 75% de la force qui provoque la fracture de la vis, la marge de sécurité n’est donc pas significative (importante). Il est important de noter que tous les fabricants ne préconisent pas la même valeur de torque. Celle-ci est indiquée par rapport à la force que peut supporter la vis et l’implant, par rapport à sa longueur, son diamètre et la nature du métal employé mais aussi par rapport à la qualité de l’interface os-implant issue de l’ostéointegration. C’est-à-dire le diamètre de l’implant, son design, le site sur lequel il a été posé et donc la qualité de l’os receveur. Selon les cas, un torque trop élevé peut provoquer la désostéointégration, surtout dans un os tendre. d’ailleurs, quand on essaye de dévisser avec force une vis à travers un pilier implantaire, il est conseiller de tenir le |