FOcUS CLINIC L’artère sublinguale L'artère sublinguale est une branche terminale inférieure de l’artère linguale. Elle se distribue à la glande sublinguale et se termine par un rameau maxillaire et un rameau mentonnier. Certaines branches peuvent pénétrer dans la mandibule, à l’image de l’artère submentale, par des foramina linguaux. Les plus fréquents sont les canaux linguaux médians [16]. Ils peuvent être longs, et donc à risque en chirurgie : d’une longueur moyenne de 6,2 mm, ils peuvent atteindre 12 mm. [17] Moins connus, il existe également fréquemment des canaux linguaux latéraux : 74,6% dans la région incisivecanine, 19,7% dans la région prémolaire et 5,7% en molaire. Fig 6 : exemple de canaux linguaux latéraux, ici en position prémolaire. ÉTIOLOGIES DES COMPLICATIONS CHIRURGICALES A LA MANDIBULE Lors de la pose d’implants à la mandibule, elles seront principalement de deux ordres : hémorragiques et/ou nerveuses. Nous nous limiterons ici aux complications directement liées à la pose des implants. LES COMPLICATIONS HEMORRAGIQUES C’est souvent à la mandibule que des cas de lésions hémorragiques potentiellement mortelles ont été rapportés dans la littérature lors de chirurgies implantaires. [18] dubois et coll. [19] ont rapporté 18 cas : 8 ont nécessité une 20/LEFILDENTAIRE.COM intubation, 7 une trachéotomie et 3 une surveillance seule. dans la majorité des cas, ces complications interviennent lors de chirurgie dans la région antérieure, entre les canines, à cause d’une perforation de la corticale linguale. Elle entraîne une lésion des branches terminales de l’artère sublinguale ou submentale [20, 21]. Le risque de perforation est plus important si la fosse linguale est très marquée, et est augmenté dans les cas de chirurgie sans lambeau. dans la région postérieure, les perforations de la corticale linguale sont moins dangereuses : à part la glande submandibulaire et les noeuds lymphatiques, il n’y a pas de risque de lésion de « structures vitales ». Une perforation peut malgré tout léser le nerf lingual. LES LESIONS NERVEUSES Les étiologies des lésions traumatiques du NaI ou du nerf lingual NL peuvent être multiples. Elles ont depuis longtemps été décrites en endodontie ou lors de l’avulsion des 3èmes molaires. Le nerf alvéolaire inférieur est le plus souvent touché (64,4%) , suivi du nerf lingual (28,8%). La différence est que les lésions du NaI par rapport au NL sont très souvent iatrogéniques, et ne se résolvent souvent pas dans les 8 semaines suivant la chirurgie. En chirurgie implantaire, plusieurs études montrent une prévalence variant de 0 à 13% [22], et même 44% de lésions du NaI [23]. alors que dans les autres types de chirurgies, les lésions sont souvent transitoires (80% environ), en chirurgie implantaire, elles sont principalement permanentes (dans 75% des cas). [24] Les conséquences nerveuses peuvent être de différents types : allodynie, hypoesthésie, paresthésie, anesthésie ou dysesthésie. Classification des lésions nerveuses En 1943, Seddon [25] et Sunderland [26] ont décrit chacun une classification des lésions nerveuses traumatiques. Seddon distingue 3 catégories : les neuropraxie, axonotmesis et neurotmesis, alors que Sunderland les classe en 5 degrés. Ces classifications se basent sur la durée et la récupération complète ou non de la sensibilité. l La neuropraxie (ou degré 1) : il y a blocage de l’influx nerveux lié à un étirement, une manipulation ou une compression légère. Les conséquences sensorielles ou motrices sont transitoires, liées à un oedème intrafasciculaire. La résolution sensorielle ou motrice a lieu dans les 1 ou 2 jours suivant la disparition de l’œdème, c’est à dire dans la semaine suivant la lésion traumatique. Une compression peut aussi entraîner une démyélinisation locale, ou une rupture de la gaine de myéline. La résolution des signes est alors plus longue, dans les 1 à 2 mois. C’est la paresthésie. l L’axonotmesis (degré 2) : un écrasement ou une section peuvent provoquer une ischémie sévère, un oedème intrafasciculaire, ou une démyélinisation. La partie distale à la lésion (c’est à dire la portion de l’axone séparée du corps cellulaire) va dégénérer (dégénérescence wallérienne). Mais les gaines de Schwannpersistant, il y |