BILLET V YEz Dr. Michel Abbou Fondateur de difficile de faire la part des choses entre nécessité, principe de précaution et abus de convenance, ces derniers étant souvent décriés à type de causes probables du développement des résistances bactériennes aux antibiotiques (1, 2). Mis à part les discours orientés qui diffèrent selon les sensibilités et les causes défendues par ceux qui les prononcent, il faut reconnaitre que la littérature scientifique est peu abondante et non manichéenne en la matière si l’on y cherche moyen de faire simplement et sûrement la part des choses. Nous pouvons également nous référer aux recommandations de bonnes pratiques (3), mais là encore l’éclairage est relatif : « L’utilisation d’antibiotiques comporte des risques individuels et collectifs ; il convient de les prescrire de manière parcimonieuse et rationnelle, donc dans des situations cliniques pour lesquelles l’étiologie bactérienne est fortement suspectée et l’efficacité des antibiotiques démontrée ou fortement présumée. La notion de balance bénéfice/risque a été retenue en considérant que le bénéfice se situe à l’échelon individuel (prévenir ou traiter une infection), tandis que le risque se situe à l’échelon individuel et collectif (prévenir ou minimiser le développement de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques)… Dans tous les cas, ces recommandations sont générales et ne pourraient se substituer au jugement clinique du praticien face aux situations individuelles. » Outre les recommandations de bonne pratique des soins dentaires en général et des soins chirurgicaux en particulier qui assurent un environnement qualitatif préventif des infections nosocomiales (4), il importe de penser les précautions également au regard de l’état de santé du patient, du risque inhérent à l’acte chirurgical ainsi qu’aux éventuelles conséquences des moyens mis en œuvre ou non sur les résultats à court-moyen-long termes non seulement à l’échelle du patient mais aussi à l’égard de la macro-économie de la santé et de l’écologie (vaste programme !). a l’échelle individuelle, c’est essentiellement l’état de santé générale du patient et son l’histoire dentaire qui devront peser le plus sur l’intérêt du recours à l’antibiothérapie de 46/LEFILDENTAIRE.COM IMPLANTOLOGIE LES ANTIBIOTIQUES C’EST SYSTÉMATIQUE ? couverture ainsi que sur le choix du spectre et la durée du traitement. a l’échelle macro-économique, il relève évidemment de notre conscience et de notre responsabilité de ne pas abuser de ce recours. En tant que thérapeutes, notre espace de liberté et d’autonomie en termes d’appréciation de ces valeurs est encore grand, mais rien ne dit qu’il en sera toujours ainsi (5) ! Concernant l’acte implantaire en particulier, les données significatives dont on dispose confirment : n Que si la prophylaxie antibiotique n’est pas un prérequis obligatoire chez les patients saints et immunocompétents (6, 7), elle semble favoriser tout de même légèrement les taux de succès implantaires (7) ; |