Le Courrier de l'Unesco n°1986-5 mai/jun
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Hétérophobie et racismes Hétérophobie et racismes par Albert Memmi par Albert Memmi 14 14 T RENTE ans d'observation et de réflexions, de recherches et d'enquêtes « sur le terrain » m'ont convaincu que cette affaire du racisme est une planche pourrie. Je ne parle pas seulement de l'aspect moral, mais de la simple logique. La nature biologique actuelle de l'homme s'est constituée et continue de se constituer dans de continuels métissages. De sorte que la notion de pureté apparaît ici comme une métaphore, un vœu ou un fantasme. Non que les hommes ne soient pas différents : ils le sont culturellement et même biologiquement. Mais, d'une manière surprenante, la science la plus récente révèle au contraire un tel émiettement de de la différence qu'il est impossible de faire coïncider un groupe social avec une quelconque figure biologique unique. La notion de supériorité n'est pas plus fonctionnelle. A supposer qu'il existe une supériorité biologique, rien ne montre qu'elle entraîne une supériorité psychologique ou culturel- TRENTE ans d'observation et de ré¬ flexions, de recherches et d'enquêtes « sur le terrain » m'ont convaincu que cette affaire du racisme est une planche pourrie. Je ne parle pas seulement de l'as¬ pect moral, mais de la simple logique. La nature biologique actuelle de l'homme s'est constituée et continue de se constituer dans de continuels métissages. De sorte que la notion de pureté apparaît ici comme une métaphore, unvou un fan¬ tasme. Non que les hommes ne soient pas différents : ils le sont culturelîement et même biologiquement. Mais, d'une ma¬ nière surprenante, la science la plus récente révèle au contraire un tel émiettement de de la différence qu'il est impossible de faire coïncider un groupe social avec une quel¬ conque figure biologique unique. La notion de supériorité n'est pas plus fonctionnelle. A supposer qu'il existe une supériorité bio¬ logique, rien ne montre qu'elle entraîne une supériorité psychologique ou culturel le. Enfin, on ne voit guère pourquoi une supériorité naturelle quelconque doit entraîner des avantages économiques ou sociaux. Voulant, pour survivre, défendre son intégrité et ses biens et, à l'occasion, s'approprier ceux d'autrui, biens mobiliers et immobiliers, aliments, matières premières, territoires, femmes, biens réels ou imaginaires, religieux, culturels et symboliques, l'homme est à la fois agresseur et agressé, terrifiant et terrifié. Toutefois, ce refus agressif d'autrui n'est pas encore exactement du racisme. Le discours raciste s'élabore à partir de là et grâce à des données culturelles et sociales préexistantes. - On voit d'un côté que le racisme, c'est-àdire la prétendue supériorité raciale, fondée sur la prétendue pureté biologique, et devant procurer des avantages, n'est qu'une machine idéologique, un alibi, parmi d'autres, de la dominance et de l'expropriation. le. Enfin, on ne voit guère pourquoi une supériorité naturelle quelconque doit en¬ traîner des avantages économiques ou so¬ ciaux. Voulant, pour survivre, défendre son in¬ tégrité et ses biens et, à l'occasion, s'appro¬ prier ceux d'autrui, biens mobiliers et im¬ mobiliers, aliments, matières premières, territoires, femmes, biens réels ou imagi¬ naires, religieux, culturels et symboliques, l'homme est à la fois agresseur et agressé, terrifiant et terrifié. Toutefois, ce refus agressif d'autrui n'est pas encore exactement du racisme. Le dis¬ cours raciste s'élabore à partir de là et grâce à des données culturelles et sociales pré¬ existantes. - On voit d'un côté que le racisme, c'est-àdire la prétendue supériorité raciale, fon¬ dée sur la prétendue pureté biologique, et devant procurer des avantages, n'est qu'une machine idéologique, un alibi, parmi d'au¬ tres, de la dominance et de l'expropriation. C'est pourquoi il m'a semblé nécessaire de mettre en lumière, à la fois cette généralité d'une conduite humaine, malheureusement trop commune, et cette singularité du racisme. Sans quoi, les faux problèmes du racisme continueront à obscurcir le drame permanent des refus agressifs d'autrui. Pour mieux marquer cette distinction, j'ai proposé de nommer ce refus terrifié et agressif par un mot nouveau : hétérophobie. Le terme de racisme serait dorénavant limité à'cette variété d'hétérophobie qui utiliserait la peur de la différence biologique et raciale pour justifier l'agression et le privilège. J'ai donc proposé la formule suivante qui a été adopté par l'Encyclopœdia Universalis et dont l'Unesco m'a fait l'honneur de s'inspirer pour sa propre définition : le racisme est la valorisation, généralisée et définitive, de différences biologiques, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusateur et au détriment de sa victime afin de justifier une agression. C'est pourquoi il m'a semblé nécessaire de mettre en lumière, à la fois cette généra¬ lité d'une conduite humaine, malheureuse¬ ment trop commune, et cette singularité du racisme. Sans quoi, les faux problèmes du racisme continueront à obscurcir le drame permanent des refus agressifs d'autrui. Pour mieux marquer cette distinction, j'ai proposé de nommer ce refus terrifié ef agressif par un mot nouveau : hétéropho¬ bie. Le terme de racisme serait dorénavant limité à cette variété d'hétérophobie qui utiliserait la peur de la différence biologi¬ que et raciale pour justifier l'agression et le privilège. J'ai donc proposé la formule sui¬ vante qui a été adopté par l'Encyclop Universalis et dont l'Unesco m'a fait l'hon¬ neur de s'inspirer pour sa propre défini¬ tion : le racisme est la valorisation, générali¬ sée et définitive, de différences biologiques, réelles ou imaginaires, au profit de l'accusa¬ teur et au détriment de sa victime afin de justifier une agression.
Le pasteur Martin Luther King, prix Nobel de Le pasteur la paix Martin 1964, Luther s'adresse King, aux prixpartici- pants de la paix d'un enK 1964, Pèlerinage s'adresse de la aux liberté partici¬ », Nobel pants face au d'un mémorial « Pèlerinage de Lincoln, de la à Washington, faceD.C., au mémorial en mai 1957. de Lincoln, King fut àassassiné Washing¬ libertó », le ton, 4 avril D.C., 1968, en mal victime 1957. King du racisme. fut assassiné le 4 avril 1968, victime du racisme. Nous entrevoyons par là même quel pourrait Nous entrevoyons être le critère par unique là même pour les quel réponses pourraità être des questions le critère si unique voisines, pourqui lesem- barrassent à des la questions conscience si voisines, contemporaine qui em¬ : ré¬ ponses quel barrassent rapport lay a-t-il conscience entre l'antisémitisme contemporaine et : la quel traite rapport des yNoirs a-t-il entre ? Peut-on l'antisémitisme parler d'un et la racisme traiteanti-femmes des Noirs ? ou Peut-on anti-jeunes parler ? Y d'un a-til racisme également anti-femmes un racisme ou anti-jeunes des démunis ? et Y a-til également ? etc. un racisme Pour vérifier des démunis la parenté et des ces opprimés conduites, ? etc. il Pour suffit vérifier de se demander la parentéquel de des opprimés profit ces conduites, y trouve ilun suffit agresseur de se demander particulier quel au profit détriment y trouve d'une un victime agresseur particulière. particulier au détriment La traite d'une des Noirs, victime dont particulière. l'acmé se situe au La 17e traite siècle, desest Noirs, en évidente dont l'acmé corrélation se situe avec au 17e les siècle, premières est en argumentations évidente corrélation du ra- - cisme avec les biologique. premièresOn argumentations trouve, certes, duchez ra¬ tel cisme auteur biologique. ancien, On les trouve, premiers certes, éléments chez d'une tel auteur telle démonstration. ancien, les premiers Mais il éléments s'agit là de d'une notations telle démonstration. isolées. Et la Mais stigmatisation il s'agit là biologique, de notationslorsqu'elle isolées. Et n'était la stigmatisation pas absente, n'avait biologique, qu'un lorsqu'elle rôle très n'était secondaire. pas absente, C'est effectivement n'avait qu'un avec rôle la très traite secondaire. qu'on voit C'est s'affirmer effectivement une telle avec argumentation, la traite qu'on voit servant s'af¬ d'évidence firmer uneun telle mercantilisme. argumentation, servant d'évidence un mercantilisme. L'antisémitisme est certes ancien, mais il s'agissait L'antisémitisme plutôt d'une est certes affaire ancien, religieuse maisou il nationale. s'agissait plutôt Comme d'une doctrine affaireraciale, religieuse il naît ou bien nationale. plus tard, Comme avec doctrine la libération raciale, sociale il naît relative bien plus des tard, Juifs, avec donc laavec libération la concurrence sociale économique. relative des Juifs, donc avec la concurrence économique. Bref, il faut attendre des temps relativement Bref, récents il fautpour attendre qu'apparaisse des tempsune relative¬ tentative mentd'explication récents poursystématique qu'apparaissefondée une tenta¬ sur une tive prétendue d'explication science. systématique C'est probablement fondée sur une que seule prétendue la science science. serait C'est digne probablement dorénavant de quefournir seule laune science garantie serait indispensable. digne dorénavant Et à la defin fournir du 19e unesiècle, garantie l'Europe indispensable. cultivée Et est à convaincue la fin du 19e que siècle, genre l'Europe humain cultivée se partage est en convaincue races supérieures que le genre et en humain races inférieures se partage (voir en races Renan supérieures et l'anthropologue et en races inférieures Broca). (voir Le Renan rapprochement et l'anthropologue de ces diverses Broca). doctrines Le rapprochement sociales et culturelles, de cesautant diverses que doc¬ biologiques, trines sociales fait bien et culturelles, apparaître autant une constante que bio¬ par logiques, delà les fait spécificités bien apparaître et les une circonstances constante locales par delà : les au spécificités nom d'une et supériorité, les circonstances biologique locales ou : autre, nomun d'une groupe supériorité, humain se biolo¬ croit autorisé gique ou à autre, s'affirmer un groupe contre humain l'autre, se croit et à utiliser, autorisé pour à s'affirmer cela, même contre la violence l'autre, et le à utiliser, meurtre. pour cela, même la violence et le meurtre. Nous avons ainsi, en même temps, la réponse Nous avons aux plus ainsi, récentes même questions temps, qui la préoccupent réponse auxles plus gens récentes : le racisme questions fut l'idéologie préoccupent commode lesde gens la colonisation : le racisme fut naissante, l'idéo¬ qui de logie la commode traite des Noirs de la colonisation et de l'antisémitisme. naissante, de la traite des Noirs et de l'antisémitisme. Il peut encore, et largement, servir. La guerre Il peut d'Algérie, encore, eten largement, France, puis servir. la présence guerrede d'Algérie, millions de entravailleurs France, puis en France la pré¬ La sence de millions de travailleurs en France et dans toute l'Europe, fut et demeure un terrain et danspropice toute l'Europe, à une arabophobie, fut et demeure une négrophobie terrain propice renouvelées à une arabophobie, et, plus générale- une né- un grophobie ment ; à un rejet renouvelées agressif et, des plus immigrés, générale¬ que je ment, propose à un rejet d'inclure agressif également des immigrés, sous que le concept je propose d'hétérophobie, d'inclure également complexe sous de peur le de concept l'autre d'hétérophobie, et d'agressivité complexe contre lui. de peur de l'autre et d'agressivité contre lui. H Novembre 1983 Novembre 1983 ALBERT MEMMI, écrivain français d'origine tunisienne, ALBERTest MEMMI, particulièrement écrivain français qualifié d'origine pour parler tu¬ des nisienne, avatars estparticulièrement du racisme. Parmi qualifié ses oeuvres, pourparler il faut des citer avatars Portrait du racisme. du colonisé Parmi (1956), ses euvres, avec une il préface faut citerde Portrait Jean-Paul du colonisé Sartre, (1956), La statue avec de une sel (1953), préfacepréfacé de Jean-Paul par Albert Sartre, Camus, La statue et Le racisme de sel (1982). (1953), préfacé par Albert Camus, et Le racisme (1982). Les dialogues interdits interdits par Lewis N'kosi par Lewis N'kosi Q UE les Noirs souffrent et paient un QUEtribut lesinsoupçonné Noirs souffrent de etmisère paient au un tribut maintien insoupçonné de la politique de de misère ségrégation est maintien un fait que de lanul politique ne peut de nier. ségréga¬ au tion Ce est que unl'on faitomet que nul parfois ne peut de noter, nier. c'est que Celes que Blancs, l'on omet même parfois s'ils retirent de noter, certains c'est bénéfices que les Blancs, économiques même s'ilsde retirent l'exploitation certains des bénéfices Noirs, économiques en tant classe de l'exploitation dominante, n'en des Noirs, subissent tant pas moins que classe certaines dominante, privations n'en subissent très réelles. pas moins certaines priva¬ tions très réelles. On peut dire, sans exagérer, que les Blancs On peut d'Afrique dire, du sans Sud exagérer, sont la communauté Blancsla d'Afrique plus déshéritée du Sudde sont toute lal'Afrique commu¬ que les sur nauté le plan plus culturel. déshéritée Sur le deplan touteaffectif, l'Afrique ils sont sur letout planaussi culturel. mutilés. Sur le plan affectif, ils sont tout aussi mutilés. Ils grandissent non seulement en refoulant Ils leurs grandissent rêves non au plus seulement profond end'eux- mêmes, lant leursmais rêves en apprenant au plus profond à se passer d'eux- de refou¬ quelques-unes mêmes, mais en des apprenant oeuvres les àplus se passer belles de la quelques-unes culture moderne des (aussi bien les plus en littérature belles de qu'en la culture musique moderne ou en (aussi peinture, bien en et sur littérature le plan des qu'en idées), musique soit ou parce en peinture, que ces oeuvres et sur le plan sont considérées des idées), soit comme parcesubversives, que soit parce sont que considérées les échanges comme culturels subversives, avec soit le monde parce extérieur que les échanges sont rendus culturels presque avec impossibles monde par extérieur le maintien sont rendus de la presque politique impossibles officielle d'apartheid. le maintien de la politique officielle d'apartheid. Avant de pouvoir se mettre à l'ceuvre pour Avant créer de quoi pouvoir que ce se soit mettre qui vaille, àl'il leur faut pouraccomplir créer quoi que un effort ce soitsurhumain qui vaille, ilpour leur désapprendre faut accomplirtout unce effort qu'ils surhumain ont appris : pour que les désapprendre Blancs, depuis tout ce leurs qu'ils plus ontlointains appris : que ancêtres les Blancs, jusqu'à depuis la génération leurs plusprésente lointainssont an¬ tous cêtresdes jusqu'à héros ; laqu'ils génération ont le monopole présente de sont la sagesse tous deset héros ; de la qu'ils vertu, ont de l'intelligence le monopole et de de la l'esprit sagesse d'entreprise. et de la vertu, de l'intelligence et de l'esprit Les affres d'entreprise. de la création chez les écrivains Les affres de la création chez les écrivains afrikanders d'aujourd'hui trahissent une angoisse afrikanders réelle, d'aujourd'hui sur laquelle il trahissent serait déplacé une d'ironiser. angoisse réelle, Avant surd'apercevoir laquelle il serait le déplacé monde dans d'ironiser. sa diversité, Avantet d'apercevoir même avant de le pouvoir monde dire dans la sa moindre diversité, chose et même qui avant ait un de rapport pouvoir quelconque dire la moindre avec chose la situation qui ait dans un laquelle rapport le quelconque pays se trouve, avec la il situation faut que dans l'artiste laquelle se dégage le pays au se prix trouve, d'efforts il fautinouïs que l'artiste du cocon se hermétiquement dégage au prix d'efforts clos qui inouïs l'étouffe. du cocon. hermétiquement Les écrivains noirs clos ne quiconnaissent l'étouffé. pas de tels Les drames écrivains de conscience noirs ne connaissent : ils n'ont pas de choix tels drames à faire de pour conscience se dresser : ils n'ont contre pasun de système choix à faire qui est, poursi se manifestement, dresser contre en un contradiction système qui est, flagrante si manifestement, avec toute réalité en observable ; contradictionla flagrante couleur de avec leur toute peau réalité a déjà fait observable ; choix lapour couleur eux ; de tout leur ce qu'il peau reste a déjàà faire fait leest choix d'apprendre pour eux ; à survivre tout ce qu'il au système. reste à faire La est plupart d'apprendre d'entre à survivre eux n'ont-ils au système. pas d'abord La plupart à lutter d'entre contre une euxidéologie n'ont-ilsqui pas va répétant d'abord àque lutter les contre Blancs unet idéologie les Noirs qui sont va radicalement répétant que différents les Blancset etleurs les Noirs mentalités sont radicalement différents et leurs mentalités inconciliables ? Que l'esprit de l'Africain ne inconciliables peut saisir certaines ? Que l'esprit nuances de de l'Africain la pensée européenne ne peut saisir ? certaines Et que, nuances par voie de de la conséquence, européenne l'apartheid ? Et que, est parfaitement voie de justifié pensée consé¬ quence, l'apartheid est parfaitement justifié et représente la seule politique réaliste et possible représente ? la seule politique réaliste possible Face à ? de telles allégations, les intellectuels Face noirs à de d'Afrique telles allégations, du Sud ont les dû intellec¬ se livrer à tuels toutes noirsortes d'Afrique d'acrobaties du Sud ont pour dûprouver se livrer qu'ils à toutes sont sortes capables d'acrobaties non seulement pour d'assimiler qu'ils les sont modes capables de pensée non seulement européens, d'assimi¬ mais prouver même ler lesde modes battre de les pensée Blancs d'Afrique européens, du mais Sud à même leur propre de battre jeu.. les Blancs d'Afrique du Sud à leur C'est propre pourquoi jeu. la musique africaine qui a fleuri C'est dans pourquoi toutes la les musique grandes africaine villes me qui paraît, fleuritout danscompte toutes fait, les grandes avoir fourni villes le meseul pa¬ a exemple raît, tout de compte ce que fait, l'Afrique avoir fourni du Sud lepour- rait exemple offrir desur cele que plan l'Afrique de la culture, du Sudsi pour¬ elle seul était rait offrir laissée sur à elle-même, le plan de lalibre culture, de se si développer selon sa pente naturelle. elle était laissée à elle-même, libre de se déve¬ lopper La musique, selon sa justement pente naturelle. parce qu'elle se passe La musique, de langage, justement échappe parce aux restrictions qu'elle se qui passe briment de langage, littérature ; échappe c'est aux restrictions à peine si l'on qui songe briment à la lafrapper littérature ; d'interdit ; c'estelle à peine a aussi si plus l'on songe de spontanéité à la frapper dans d'interdit ; le choix elle des a aussi procédés plus dequ'elle spontanéité emploie danspour le choix exprimer des pro¬ la grande cédés qu'elle misère emploie des temps pour en exprimer Afrique du la Sud. grande La misère conséquence, des temps c'est que en Afrique la musique du populaire Sud. La conséquence, africaine des c'est villes que nous la musique offre le modèle populaire le plus africaine éclatant des des villes courants nous offre souterrains modèle qui letraversent plus éclatant l'existence des courants de la nation. souter¬ le rains La qui musique traversent est à l'existence prédominance de la africaine, Lacomme musique il se est doit à prédominance et comme il fallait africai¬ s'y nation. attendre, ne, comme les ilAfricains se doit etl'emportant comme il fallait si nettement attendre, nombre ; les Africains mais l'emportant elle est en simême nette¬ s'y temps ment en éclectique ; nombre ; elle maisnous elleoffre est en l'illustration temps émouvante éclectique ; de elle ce nous que pourrait offre l'illustra¬ être la même diffusion tion émouvante de la culture de ce que dans pourrait cette partie êtredu la continent diffusion de africain la culture qui constitue dans cetteun partie laboratoire continent idéal africain pour la combinaison qui constitue des un labora¬ techni- du ques toire et idéal la fusion pour la des combinaison modes d'expression des techni¬ de l'Europe ques et laet fusion de l'Afrique. des modes d'expression de l'Europe Si la littérature et de l'Afrique. noire de la République Sud-Africaine Si la littérature ne nous noireoffre de laque République des aperçus Sud-Africaine fulgurants d'une nousréalité offre sordide, que des aper¬ effarante fulgurants de brutalité d'une et presque réalité insupportable sordide, effa¬ çus par rantele de climat brutalité d'angoisse et presque qui insupportable y règne, la musique par le climat nous d'angoisse révèle, certes, qui la y même règne, vision, musique mais nous elle révèle, va plus certes, loin et réaffirme la même vi¬ cela que sion, nous mais n'aurions elle va plus jamais loin et dû réaffirme oublier, ce à savoir que nous que n'aurions les opprimés jamais d'Afrique dû oublier, du Sud à font savoir preuve que lesd'un opprimés ressort, d'Afrique d'une foi, dud'un Sud optimisme font preuveabsolument d'un ressort, étonnants. d'une foi, A d'un l'inverse, optimisme l'apartheid absolument prive étonnants. les Blancs d'Afrique verse, du l'apartheid Sud de toute prive participation les Blancsréelle d'Afri¬ à A l'in¬ des que formes du Sudaussi de toute vigoureuses participation d'expression réelle à culturelle. des formes aussi vigoureuses d'expression culturelle. Mars 1967 Mars 1967 LEWIS N'KOSI, écrivain sud-africain, a été expulsé LEWISde N'KOSI, son pays écrivain en 1960 sud-africain, et s'est installé a été depuis ex¬ à pulsé Londres. de sonpays On lui doit, en 1960 entre ets'estinstallé autres, une pièce depuis théâtre à Londres. sur On les lui tensions doit, entre raciales autres, à une Johannesbourg, théâtreThe surRythm les tensions of Violence, raciales pièce de et un àessai Johannes¬ sur les littératures burg, The Rythm négro-américaine of Violence, et et unsud-africaine essai sur les contemporaines, littératures négro-américaine Home and Exile. et sud-africaine contemporaines, Home and Exile. 15 15



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