sorte de vandalisme ? Le mieux est ici de laisser répondre l'homme le mieux qualifié pour le faire, l'homme à qui le cinéma mondial doit plus qu'à quiconque, Henri Langlois : > sorte de vandalisme ? Le mieux est ici de laisser répondre l'homme le mieux qualifié pour le faire, l'homme à qui le cinéma mondial doit plus qu'à quicon¬ que, Henri Langlois : Interviewé par Rudolph Chelminski, du magazine américain Life, Langlois disait : • Le rôle essentiel d'une cinémathèque est de préserver. Bien des choses qui paraissent sans valeur acquerront par le fait du temps, un style aujourd'hui indécelable. Baudelaire et la Tour Eiffel sont des exemples. Il existait d'autres cinémathèques avant la guerre qui avaient de l'argent en abondance et auraient pu sauver beaucoup de films. Pourquoi ne l'ont-elles pas fait ? Parce qu'elles pensaient en termes de choix, alors que leur souci aurait dû être de tout sauver. Interviewé par Rudolph Chelminski, du magazine américain Life, Langlois disait : « Le rôle essentiel d'une ciné¬ mathèque est de préserver. Bien des choses qui paraissent sans valeur ac¬ querront par le fait du temps, un style aujourd'hui indécelable. Baudelaire et la Tour Eiffel sont des exemples. Il existait d'autres cinémathèques avant la guerre qui avaient de l'argent en abondance et auraient pu sauver beau¬ coup de films. Pourquoi ne l'ont-elles pas fait ? Parce qu'elles pensaient en termes de choix, alors que leur souci aurait dû être de tout sauver.• La sélection, comme la critique, est un jeu : on joue avec l'avenir. Pour moi, je conserve tous les films. Je n'ai pas de raison d'en refuser aucun. Je garde même des films que je déteste. « La sélection, comme la critique, est un jeu : on joue avec l'avenir. Pour moi, je conserve tous les films. Je n'ai pas de raison d'en refuser aucun. Je garde même des films que je déteste.• Je n'ai jamais admis qu'un film ne puisse pas être sauvé. Il m'est arrivé une fois un paquet de vieux films que j'ai envoyés à un laboratoire pour les nettoyer et les mettre sur de nouvelles bobines. Le laboratoire me les a tout de suite renvoyés : tout est collé, disaient-ils, vous feriez aussi bien de les jeter. « Je n'ai jamais admis qu'un film ne puisse pas être sauvé. Il m'est arrivé une fois un paquet de vieux films que j'ai envoyés à un laboratoire pour les nettoyer et les mettre sur de nouvelles bobines. Le laboratoire me les a tout de suite renvoyés : tout est collé, disaient-ils, vous feriez aussi bien de les jeter.• Eh bien, je ne suis qu'un pauvre préparateur, non un chimiste. Alors, je me suis assis et j'ai décollé ces films, image par image ; j'ai nettoyé les différentes parties et les ai attachées avec des pinces à linge pour les faire sécher. « Eh bien, je ne suis qu'un pauvre préparateur, non un chimiste. Alors, je me suis assis et j'ai décollé ces films, image par image ; j'ai nettoyé les différentes parties et les ai atta¬ chées avec des pinces à linge pour les faire sécher.• Après cela, je me suis obstiné et j'ai lu ce qui existait sur la restauration des films. Tout cela se trouve dans les livres, voyez-vous, mais personne ne s'est jamais soucié d'essayer. On me disait que les films ne pouvaient durer que vingt ou trente ans au mieux. Alors, à quoi bon essayer de les garder ? Or, nous avons dans notre collection quelques-uns des plus anciens films muets et nous attendons toujours de les voir se détériorer.. « Après cela, je me suis obstiné et j'ai lu ce qui existait sur la restauration des films. Tout cela se trouve dans les livres, voyez-vous, mais personne ne s'est jamais soucié d'essayer. On me disait que les films ne pouvaient durer que vingt ou trente ans au mieux. Alors, à quoi bon essayer de les gar¬ der ? Or, nous avons dans notre collec¬ tion quelques-uns des plus anciens films muets et nous attendons toujours de les voir se détériorer. » Peut-être sont-ce là les réactions d'un passionné, une espèce peu répandue. Ce qui importe avant tout, c'est la préservation des films, tous les films, quelle qu'en soit l'origine. Les films devraient être traités de la même façon que l'ensemble de notre héritage artistique — un héritage où nous avons tous une part. Peut-être sont-ce là les réactions d'un passionné, une espèce peu répan¬ due. Ce qui importe avant tout, c'est la préservation des films, tous les films, quelle qu'en soit l'origine. Les films devraient être traités de la même façon que l'ensemble de notre héritage artistique un héritage où nous avons tous une part. Bhagwan D. Garga Bhagwan D. Garga images en liberté par Henri Dieuzeide Photo 17 Dominique Darr, Paris Photo G Dominique Darr, Paris Les progrès de la technique ont permis de s'affranchir de la contrainte des stu¬ 8 dios de télévision. On peut.frxer l'image directement là où elle jaillit grâce aux caméras électroniques, aux enregistrements magnétiques des images, aux appareils légers et faciles à manier, telle cette caméra vidéo qu'utilisent des jeunes gens dans une ville de l'Inde. Les progrès de la technique ont permis de s'affranchir de la contrainte des studios de télévision. On peut.fixer l'image directement lb où elle jaillit grâce aux caméras électroniques, aux enregistrements magnétiques des images, aux appareils légers et faciles à manier, telle cette caméra vidéo qu'utilisent des jeunes gens dans une ville de l'Inde. |