danse 46 la terrasse 281 novembre 2019 FESTIVAL DE DANSE INSTANCES 12 > 19 NOV. 2019 ALEXANDRE ROCCOLI/OMAR RAJEH/ARTHUR PEROLE/JAN FABRE/YARA BOUSTANY/BASSAM ABOU DIAB/GUY NADER/MARCO DA SILVA FERREIRA/NINO LAISNÉ – FRANÇOIS CHAIGNAUD ESPACE-DES-ARTS.COM Direction artistique Brigitte Lefèvre En partenariat avec Anthéa, Antibes Forum Jacques Prévert, Carros Scène 55, Mougins Théâtres en Dracénie, Draguignan Théâtre de Grasse Théâtre National de Nice PRÉFET DE LA RÉGION PROVENCE - ALPES CÔTE D'AZUR Romances Inciertos José Caldeira critique Cria Points communs, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise/Chor. Alice Ripoll Alice Ripoll, jeune et talentueuse chorégraphe brésilienne, revient en France avec Cria, une nouvelle création aussi survoltée qu’émouvante. Vêtus de costumes colorés ou pailletés, ils défilent de cour à jardin et de jardin à cour, sur un tapis de lumière rouge. Seuls, en duos ou trios, ils se croisent, bougent, vibrent, virtuoses, avec une énergie ébouriffante au son d’un funk carioca survitaminé. L’on reconnait du twerk, du voguing, du popping ou du break, mais ils ont une saveur particulière. C’est que le Brésil a ses danses urbaines, dénommées passinho ou dancinha, qui ont su fusionner hip-hop et samba ou frevo, une danse carnavalesque et acrobatique. Dans une série de tableaux plus débridés les uns que les autres, à la sensualité à fleur de peau, les bras s’agitent, rapides et agiles, les jambes effectuent des mouvements ultra complexes, les sauts déflagrent, à moins que les pieds ne s’ancrent dans le sol et que les hanches chaloupent. Mais bientôt, çà et là, le voile de ce Brésil en partie fantasmé, sexy en diable et où ne règneraient que fête, carnaval et culte du corps, se déchire. Une réalité plus intime et plus grave Par instants la musique se tait et, à tour de rôle, danseurs et danseuses laissent entrevoir une réalité plus intime, dévoilant une danse sensible en bord de scène, haranguant en riant le public ou avouant dans un français chantant aimer les hommes et l’argent. Une réalité plus grave et politique aussi. Car, à 1-1078988/2-1078987/3-10789889 Photo Cristina de Middel/Magnum Photos Series « Mindnight at the Crossroads ». (Collaboration with Bruno Morais) Création Clinecast Design l’instar de son aînée Lia Rodrigues, Alice Ripoll travaille depuis plusieurs années avec des interprètes issus des quartiers pauvres. Les dix jeunes et magnifiques interprètes que l’on découvre sur scène vivent dans les favelas de Rio. Alors, tous se resserrent sous une douche de lumière comme un cœur qui battrait à l’unisson. Par touches, l’autre avec qui l’on fait la noce devient celui qui vous relève, vous porte, contre lequel on se blottit, et qui pourrait s’éteindre. À l’occasion de la venue de son précédent spectacle, Suave, à La Villette, la chorégraphe nous confiait : « La culture des ghettos brésiliens m’a toujours beaucoup intéressée. […] Sa créativité, son érotisme, son charisme nous rapprochent du sortie dvd critique Noureev Le film de Ralph Fiennes, sorti en juin dernier, est disponible fin novembre sous format DVD. L’occasion de vivre un épisode majeur et devenu mythique de la vie du grand danseur Rudolf Noureev. C’est le réalisateur lui-même qui ouvre le film, puisqu’il campe le personnage d’Alexandre Pouchkine, le professeur de Noureev lorsqu’il était à Leningrad. D’emblée, les faits et le personnage sont exposés : un acte de trahison, doublé d’un être capable d’avoir un « coup de sang ». Le film s’attache en effet à un événement précis du parcours du danseur : celui de son passage à l’Ouest, qualifié de « grand saut » par la presse de l’époque, qui fit grand bruit par sa portée artistique et politique en pleine guerre froide. Même si elle constitue l’acmé du film, la séquence n’est pas pour autant traitée de façon spectaculaire, et le film est à l’avenant. En effet, le réalisateur opère davantage par petites touches pour entrer dans la vie de Noureev, plutôt que d’opter pour une veine romanesque et lyrique célébrant une existence hors normes. C’est là l’intérêt de ce biopic, qui ne cède pas aux sirènes de la renommée et du cinéma à grand spectacle pour faire son œuvre. Grâce à ces petites touches, de multiples éléments essentiels à la compréhension de sa vie et de son œuvre sont abordés en filigrane : on y voit son acharnement au travail, son attrait pour la vie nocturne parisienne, sa soif de connaissance. à l’inverse, le personnage jette un voile pudique sur son homosexualité. Des enjeux artistiques et politiques On aime dans ce film écouter Noureev expliquer lui-même l’instant où, petit enfant, son destin bascule à l’opéra d’Oufa, lorsqu’il s’en rappelle les couleurs et les odeurs. Ou théoriser sur la porosité possible entre la danse féminine et la danse masculine. Dans son refus d’aller danser en Bachkirie, se décèlent les germes de son ambition, et dans la belle séquence dansée avec Natalia Dudinskaya, les enjeux de la réussite du duo futur et mythique qu’il formera avec Margot Fonteyn. Le film est fidèle à son sujet, et le casting rend hommage au grand danseur en accordant le rôle-titre à Oleg Ivenko. Celui-ci, outre sa ressemblance physique et sa virtuosité, partage aussi avec le seigneur de la danse les mêmes origines tatares. Le coffret DVD constitue un très beau cadeau pour les fêtes de Noël : il intègre un DVD documentaire sur Noureev qui forme un très beau contrepoint au film, et un bonus Oleg Ivenko/Rudolf Noureev, magnifique Solor dans La Bayadère. Cria d’Alice Ripoll. réel, de la vie. » Puis elle ajoutait : « Travailler avec eux m’a apporté un élan de créativité et de courage. » Delphine Baffour Points communs, Nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Théâtre 95, allée des platanes, 95000 Cergy- Pontoise. Le 26 novembre à 20h30. Tél. 01 34 20 14 14. Durée : 1h. Spectacle vu au Carré-Colonnes, Saint- Médard-en-Jalles, dans le cadre du Festival International des Arts de Bordeaux Métropole. Également du 10 au 12 décembre à La Villette ; le 16 décembre au Tandem, Douai. qui analyse, à travers Noureev, l’impact du SIDA dans le monde de la danse. Cerise sur le gâteau, le livret, dont certains textes sont écrits par Ariane Dollfus, la spécialiste française de Noureev. Elle est la traductrice de son autobiographie et l’auteure de Noureev, l’insoumis (Flammarion), alors que c’est la biographie de la journaliste britannique Julie Kavanagh qui constitue la principale source du film. Nathalie Yokel Sortie le 26 novembre 2019. édition simple avec making of Dans les coulisses du film Noureev et entretiens avec le réalisateur et les équipes du film. Coffret DVD et Blue Ray avec making of Dans les coulisses du film Noureev et entretiens avec le réalisateur et les équipes du film, documentaire : Pourquoi Noureev ? L’impact du SIDA sur la communauté de la danse, commentaires des réalisateurs, scènes coupées, Casse-Noisette : répétition avec Claude de Vulpian et Rudolf Noureev. + DVD Noureev, documentaire de Jacqui et David Morris et livret de 56 pages Des planches au grand écran. 2019 British Broadcasting Corporation and Magnolia Mae Films - Larry Horricks Renato Mangolin |