Le balcon De Jean Genet Mise en scène Sébastien Rajon Par la troupe Acte 6 En compagnie de Michel Fau Mercredi 13 décembre 20h30 Tarifs : de 7 à 20 € Théâtre de Cachan 21, av. Louis-Georgeon 94230 Cachan Renseignements-réservations : 01 45 47 72 41 6/Théâtre/Critiques Un Grand Singe à l’Académie Depuis la formation de la Compagnie du Singe Debout, en 2002, Jade Duviquet et Cyril Cazmèze (ancien membre du Cirque Archaos et du Cirque Plume) interrogent sur scène le « rapport animalité/humanité dans ses différences, ses similitudes », tentant ainsi « de mieux comprendre l’homme, de créer des « fables » pour voir autrement ». Après Animalité et Unplusun (spectacle mis en scène par Jean-Yves Ruf), ils réalisent ensemble une version scénique de Rapport pour une Académie de Franz Kafka, adaptation théâtrale associant la nouvelle de l’auteur tchèque à une mosaïque de contrepoints sonores et visuels. Vidéos, projections fixes, voix off dévoilant des textes additifs de Kafka, jeux multiples de miroirs, présence d’une marionnettiste (Mélanie Mazoyer), rumeurs de jungle, apparitions fantomatiques, manifestations térébrantes d’une nature et d’une mémoire simiesques qui voudraient ressurgir… L’univers obscur et énigmatique d’Un Grand Singe à l’Académie, imaginé par Jade Duviquet – metteuse en scène et adaptatrice –, ouvre grand les portes aux questionnements ontologiques qu’éveille le témoignage du narrateur (Cyril Cazmèze) : un primate blessé, capturé, encellulé, dressé à imiter les hommes, astreint à franchir la barrière des espèces pour trouver une issue à sa capture et échapper aux barreaux qui l’enserrent. Placé devant l’alternative du cabaret ou du jardin zoologique, celui que l’on surnomme Pierre CRITIQUE Jade Duviquet et Cyril Cazmèze s’emparent de la nouvelle de Franz Kafka, Rapport pour une Académie. Un spectacle polymorphe menant à la confluence de l’animalité et de l’humanité. le Rouge a choisi de se plier à l’humain pour épouser une carrière d’artiste de music-hall. Ainsi devenu mondialement célèbre, il rend compte de sa singulière expérience. Une troublante performance du comédien zoomorphe Cyril Cazmèze Car s’il n’a plus aucun souvenir de son passé d’animal, il décrypte avec la plus grande acuité chacune des étapes de son « évolution ». Faisant appel à son étonnante présence d’artiste zoomorphe, Cyril Cazmèze investit la peau de ce nouveau venu dans l’humanité de façon non seulement convaincante, mais réellement touchante. A mi-chemin entre l’homme et le primate, le comédien compose un personnage hybride, à la fois brut et policé, un être lézardé par les rémanences de son passé originel. Quels sont les éléments constitutifs de notre espèce ? Que révèle l’étrange facilité avec laquelle cet animal est parvenu à se fondre dans l’humanité ? Un Grand Singe à l’Académie, par-delà le texte de Kafka, pointe du doigt les notions de Gaff Aff double, de gémellité, d’abîmes introspectifs, et rend hommage aux grands singes menacés par l’expansionnisme et l’indifférence des sociétés contemporaines. Certes, les respirations méditatives et « marionnettiques » qui viennent, à de nombreuses reprises, interrompre le monologue de Cyril Cazmèze manquent parfois d’originalité, de pertinence. Mais le charisme insolite du comédien impose, à l’inverse, la marque d’une sincérité sans artifice, faisant de cette représentation toute en clairs-obscurs un moment de réflexion très troublant sur l’humain. Manuel Piolat Soleymat Un Grand Singe à l’Académie, d’après Franz Kafka ; adaptation et mise en scène de Jade Duviquet. Du 7 novembre au 10 décembre 2006. Du mardi au samedi à 21h00, le dimanche à 16h00. Théâtre Nanterre- Amandiers, 7, avenue Pablo-Picasso, 92022 Nanterre. Réservations au 01 46 14 70 00 ou sur www.nanterre-amandiers.com Les ratés splendides de l’existence sous les facéties tendres de l’illusionniste Martin Zimmermannet du compositeur converti à l’art brut de la platine, Dimitri de Perrot. Un duo d’enfer. Fini le papier collé, papier de riz ou d’Arménie, tout n’est que carton creux, carton gonflé d’emballage pour paquets dérisoires. Ainsi crisse l’hymne frelaté de nos sociétés de toc, et le platiniste Dimitri de Perrot, adepte des musiques expérimentales mixées « live » sur le plateau, exprime avec une intensité rare, la teneur douce-amère ressentie par l’homme étrangement isolé dans cet encombrement heurté de cartonnages simili rigides. Ce sont des restes inutiles, souvent non recyclables, des faux trésors de nos temps post-modernes chaplinesques, des cadeaux tronqués à la valeur inversement proportionnelle à leur empaquetage envahissant, une enveloppe fallacieuse sur la nudité de l’être social étouffé. L’ère est aux volumes jetés aussitôt que déballés sur la montagne toujours plus menaçante des détritus d’une planète exsangue. Mais là s’arrêtent les dérives d’un discours un peu réactionnaire aux relents écologiques. Il faudrait parler du chaos des emballages et de la chose emballée – écrans TV, ordinateurs, appareils ménagers –, mais aussi des objets quotidiens concepteurs fermés d’un monde en soi, i-pod, téléphones mobiles et jeux électroniques, une panoplie moderne aliénante, si l’usage en est abusif. Il faudrait évoquer aussi la standardisation urbaine des identités, businessmen en costume cravate et attaché-case, des figures interchangeables pour qui l’intimité de la CRITIQUE A la fois brut et policé, un être lézardé par les rémanences de son passé originel. Martin Zimmermannet Dimitri de Perrot, deux amuseurs inspirés par une modernité de carton. personne ne s’autorise que la part du pauvre. La créativité militante de l’homme aux prises quotidiennes avec son théâtre d’objets Le duo Zimmermannet de Perrot a choisi de retourner en humour tendre l’âcreté d’une réalité absurde. L’homme peut renverser la situation en s’appropriant les qualités souples de ce matériau provisoire dont la fragilité est soumise au temps qui passe. Sur un manège inventé, un plateau de platine, un tourne-disque serti d’un Pour recevoir La Terrasse par internet, envoyez un mail à : la.terrasse@wanadoo.fr En objet : Recevoir La Terrasse |