646 REVTJE DES DEUX MONDES. 2° La souveraineté nationale réside dans le peuple. 3° Le peuple a droit à toutes les ressources nationales. En principe, un pays dans lequel 85 pour 100 de la population appartiennent à la classe paysanne, propriétaire de sa terre, n'est pas communiste, mais il peut être entraîné cependant, sans trop de résistance, dans une action révolutionnaire, lorsqu'il est sans cohésion, illettré, invertébré et, par conséquent, privé des éléments d'union et de défense que représente, en d'autres nations, l'opinion publique. Il suffit que des cellules agissantes se trouvent à des points stratégiques, dans les grands centres, tels que Canton, Shanghaï,'Tien-Tsin, Hankeou et surtout Pékin, ou à proximité des grandes voies de communication, pour que la masse se mette en mouvement lorsque le levain soulèvera la pâte. C'est ce qu'a très bien compris le Gouvernement soviétique, par sa connaissance de la mentalité chinoise, et ce que réalise, par sa propagande, la diplomatie deL. Karakhan. Sa politique consiste à être l'animateur dans toute action destructrice, l'agitateur de la classe ouvrière et de la jeunesse universitaire, en un mot, l'âme dirigeante des forces révolutionnaires, avec la pensée que ce soulèvement populaire rentrera, un jour, dans le cadre de la révolution mondiale. L'exemple même de la Russie prouve qu'un mouvement nationaliste peut commencer avec un Kérensky pour aboutir à un mouvement communiste avec Lénine. Ce rapprochement n'est pas une simple hypothèse, si l'on en juge par le fait suivant qu'un télégramme de Pékin du 24 avril dernier vient de porter à la connaissance de la presse française. « Les présidents des organisations soviétiques en Extrême- Orient, MM. Kaubiak et Gamarnia, sont arrivés à Pékin où ils ont été reçus par les délégués officiels du Gouvernement de la République chinoise. Au banquet qui a été donné en leur honneur, assistaient entre autres le ministre des Affaires étrangères de Chine, Shen-Joui-Lin, le Président de la future Conférence sino-soviétique, Van-Tchen-Ting, et l'ambassadeur des Soviets, Karakhan. Dans son discours, ce dernier a souligné l'importance de la rencontre des dirigeants du parti révolutionnaire Kouo-ming-tang avec les représentants du parti communiste russe et a déclaré que le « Léninisme » et le « Sun- Yat-Senisme » étaient les meilleures armes de lutte contre les |