288 REVUE DES DEUX MONDES. demandaient le maintien pour le réseau rhénan d'une exploitation dirigée par un personnel franco-belge, assisté des cheminots allemands et constituant une direction rhénane autonome dans le cadre des chemins de fer du Reich ; les autres opposaient à ce programme une autre formule : la conservation par la France et la Belgique de l'exploitation de trois lignes de communication sur lesquelles aurait été laissée une partie du même statut, aux mêmes lois, aux mêmes obligations que les autres cheminots de la Société nouvelle internationale d'Exploitation prévue au plan Dawes. Oui, nous pensions alors qu'il devrait rester au moins de la Régie quelque chose de permanent, qui pût servir à notre sécurité. Espérons qu'il n'est pas trop tard pour aboutir encore. Le traité de Versailles prévoit en effet qu'après l'évacuation des territoires occupés, le contrôle de notre sécurité appartiendra à la Société des nations. Pourquoi ne pas dire à l'Allemagne : « Vous affirmez vos intentions pacifiques, vous protestez de votre bonne foi. Acceptez donc qu'une fois nos troupes parties, les chemins de fer de la zone neutralisée forment, dans le cadre des chemins de fer d'Empire, une direction autonome sous le contrôle permanent de la Société des nations » ? Qu'on impose à l'Allemagne cette condition avant de l'admettre parmi les membres de cette Société. Que nous organisions ce contrôle en nous inspirant du plan antérieurement dressé par la Régie franco-belge. Nous pourrons alors dire qu'en accomplissant leur admirable tour de force, les cheminots franco belges ont bien travaillé pour la paix du monde 1 YVES LE TROCQUER. |