28G REVUE DES DEUX MONDES& Dès lors, rien n'empêchait, tout en acceptant le plan Dawes, de conserver au moins pour les chemins de fer de la Rhénanie une direction spéciale, rentrant dans les cadres généraux de la Reichsbahn, comme la direction bavaroise, mais continuant à être exploitée par un personnel mixte, français, belge et allemand et à être dirigée par le personnel de la Régie. Le personnel allemand de cette nouvelle direction aurait été soumis au personnel franco-belge de la Régie, les autres lignes des territoires occupés devant être remises à la nouvelle Société allemande d'exploitation. On aboutit finalement à une formule subsidiaire : s'en tenir à un contrôle effectué par des organismes militarisés devant prendre toutes mesures nécessaires pour défendre les sabotages et reprendre l'exploitation directe en cas de défaillance des Allemands. Mais, que l'on fasse attention : le mot n'est pas forcément la chose. Pour qu'un pareil organisme de contrôle puisse effectivement répondre à ses fins, il est indispensable que reste en Rhénanie un personnel militarisé, composé pour la majeure partie de gradés et de fonctionnaires (gradés moyens et supérieurs), personnel susceptible de constituer erg tous temps les cadres de direction technique chargés d'exploiter le réseau, en cas de nouvelle défaillance des Allemands. Il faut que tous les documents d'exploitation techniques soient tenus complètement à jour, que tout le personnel soit familiarisé avec le service qu'il aurait, le cas échéant, à assurer. Le plan est ingénieux ; mais si l'on diminue peu à peu les effectifs envisagés, si l'on réduit ou la quantité ou la qualité de celte armature indispensable, si l'on décourage les meilleures volontés, prenons garde : nous retomberons comme contrôle sur l'organisme d'avant 1923, dont l'expérience a montré l'insuffisance. Et, d'ailleurs, une autre question de pose. Qu'adviendra-t-il le jour où nos troupes auront quitté la Ruhr et la Rhénanie ? Éventualité redoutable qui doit retenir l'attention de tous les esprits avertis. Coupables seraient ceux qui, oubliant les enseignements du passé, ne se souviendraient pas que les chemins de fer de la Ruhr et de la Rhénanie aux mains de l'Allemagne, sans un contrôle permanent, c'est la menace perpétuelle contre la Belgique et la France. La guerre n'est possible que si l'Allemagne recouvre l'entière liberté de |