CHRONIQUE DE LA QUINZAINE L'arithmétique, une fois de plus, est en défaut : à l'en croire, le succès de M. Marx ne faisait pas de doute ; mais c'est le feld-maréchal Hindenburg qui est élu Président du Reich pour sept ans. Le chef du Centre a bien obtenu à peu près le chiffre de voix que l'addition lui prédisait : 13 740 482 ; mais une vague de fond de l'opinion allemande a fait surgir, le 26 avril, 1 344 000 électeurs et électrices de plus que le 29 mars ; Hindenburg recueille 14 639 967 suffrages. Le candidat communiste, M. Taelmann, qui avait maintenu sa candidature, retrouve, à peine diminuées de 100000, ses voix du 29 mars (1 789 420), si bien que, manifestement, la responsabilité du succès du militarisme monarchiste incombe, pour une forte part, à la tactique obstinée du communisme allemand, persuadé que la révolution intégrale sortira de la plus complète réaction. Le vieux maréchal a bénéficié aussi de l'appoint des populistes bavarois, malgré leurs sentiments catholiques, le mot d'ordre de Hitler en sa faveur a entraîné une grande partie des racistes. Dans le reste de l'Allemagne, la piété fervente de M. Marx, son attachement au catholicisme romain, ont détourné de son nom, malgré les efforts d'un groupe de pasteurs luthériens, un nombre difficile à évaluer de suffrages. Les souvenirs du Culturkampf ne sont pas éteints ; le nationalisme allemand ne fait pas bon ménage avec le catholicisme qui s'accorde plus volontiers avec les partis démocratiques. La coalition qui a été battue sur le nom de M. Marx aurait semblé parodoxale à un politicien français du Cartel ; les social-démocrates et les démocrates allemands en votant, avec une discipline strictement observée, pour le candidat du Centre catholique ont fait preuve d'un esprit politique et d'un courage dont nos luttes de partis ne connaissent guère d'exemple. C'est une raison pour la Germania, organe officiel du Centre, de conclure que si la République a perdu |