REVUE DES DEUX MONDES. acte : le même soir, des assassins, à défaut du l-ui, tuent dan la hue le général Georguieff ; il faut, pour le succès du complot, que dès obsèques solennelles attirent à la cathédrale (et non à l'église des Sept-Saints, comme l'ont dit quelques journaux) tous les grands personnages de l'État, ministres, généraux, préfet de police, etc. Les conjurés placent sur la fenêtre de l'une des coupoles de l'église une machine infernale avec cinquante kilogrammes de dynamite ; le 16 avril, durant les obsèques du général, la bombe éclate, la voûte s'effondre, 154 morts, 248 blessés grièvement gisent sous les décombres ; mais le Roi n'était pas là ; les ministres sont sauvés ; ils prennent d'une main ferme la direction des enquêtes et des.répressions, l'état de siège est établi, tous les partis se serrent autour du Gouvernement. Le troisième acte a échoué. Deux anciens officiers, Yankoff et Minkofl', sont les organisateurs de l'attentat. ; ils sont tués l'un et l'autre en se défendant contre les agents chargés de les arrêter ; tous deux sont communistes, le second a fait des études à l'Académie militaire bolchéviste. Mais le danger n'est pas passé. Le Gouvernement a demandé et obtenu des Alliés l'autorisation provisoire de renforcer de 7 000 hommes les effectifs de la milice autorisés par le traité de Neuilly. Le complot serait, croit-on, inspiré par quatre anciens ministres de Stamboliiski qui vivent tantôt en Serbie, tantôt à Prague et à Vienne, et par l'ancien ministre de Bulgarie à Belgrade, Kosta Teodoroff. A lire les fausses nouvelles dont sont remplis les journaux d'Occident : arrestations en masse, régions entières insurgées, lutte du Gouvernement contre les ouvriers et les paysans, on se demande qui a intérêt à troubler les esprits e-t à semer l'alarme. La vérité est que le Gouvernement est maitre de la situation et sort grandi de l'épreuve. Mais il est de l'intérêt de tous les États balkaniques, et de toute l'Europe, de lui prêter assistance, car il représente l'ordre, la paix et l'exécution des traités ; une entente amicale entre la Bulgarie et ses voisins de Yougoslavie et de Roumanie s'impose ; il n'est pas besoin pour cela de mobiliser des divisions, il suffit d'une coopération des polices : front unique de la -civilisation en face du crime, de l'ordre en face des complots soviétiques. Le Directeur-Gérant RENÉ DOUMIC. RENÉ PINON. |