448 IIEVUE DES DEUX. MONDES. neuf millions, produit cumulé de dons généreux et de quêtes sollicitant l'obole du passant dans la rue. Sur les 9 000 000 recueillis, 576 000 seulement ont été attribués à la médecine (physiologie comprise), et 105 000 seulement à la microbiologie, le reste allant à des sciences certes très intéressantes et très utiles, mais n'ayant pas de rapport direct avec la santé humaine (physique, 2 143 000 ; astronomie, 1 150 000 ; chimie, 1316 000 ; zoologie, 630 000 ; botanique, 610 000, etc.) Loin de moi l'idée de critiquer cette répartition pour laquelle il a été fait appel aux plus hautes compétences scientifiques. Je veux seulement en tirer argument pour appuyer la thèse que je soutiens ici, que les progrès effectués par la médecine dans les derniers cent ans ne sont pas toujours appréciés à leur réelle valeur, même dans les milieux les plus éclairés. Malgré les difficultés matérielles, la part de la France reste considérable dans les progrès réalisés ; elle égale, à elle seule, celle de tous les autres pays réunis. Mais, sans distinction de patries, c'est aux chercheurs de toutes nationalités que doit aller notre reconnaissance. Elle est grande pour les travaux des ingénieurs, qui ont diminué les distances et qui ont permis à la pensée, voire à la parole, de courir en un instant d'un point du globe à l'autre. Mais combien plus intense elle doit être pour les efforts des médecins, qui, grâce à de patientes recherches, à d'ingénieux labeurs, et à de dangereuses observations et expérimentations, sont arrivés à conserver aux populations beaucoup plus largement qu'autrefois cet incomparable bien, sans lequel tous les autres sont décevants : la santé I E. APERT. |