126 REVUE DEC DEUX MONDES. particulier les bains froids, ont fait passer la mortalité, de 15 à 25 pour 100 autrefois, à 6 ou' ? Our 100. En même temps que l'on vaccine contre la fièvre typhoïde, on vaccine contre deux maladies voisines : la ! fièvre paratyphoïde A et la fièvre paratyphoïde B. Le vaccin dit T, A. B préparé avec un mélange des trois microbes est valable contre les trois maladies ; il est,'comme on dit, polyvalent. La peste, nous ne craignons plus de l'appeler aujourd'hui par son non-i. Elle n'est plus effrayante. Elle est apparue récemment en Angleterre, puis dans quelques ports français, puis en plein Paris. Partout elle a été immédiatement jugulée. C'est par unités que se sont comptées les victimes. Autrefois c'est, non par milliers, mais par millions qu'elles auraient succombé. Je ne parle pas de la peste d'Athènes, si dramatiquement décrite par Thucydide (429 avant J.-C.), ni de la peste Antonine, observée par Galien, qui, en 165, ravagea l'Empire romain, car ces maladies paraissent différentes de celle à laquelle on réserve actuellement le nom de peste, et qui est causée par le court bacille isolé et cultivé par Yersin. Mais c'est bien à la Véritable peste, la peste à bubons (pestis glandularia), qu'il faut rapporter les grandes épidémies suivantes : celle de 531-80, à laquelle assista Grégoire de Tours, et qui a tellement dépeuplé le inonde antique, en Égypte, en Syrie, en Italie, en Gaule, que les chroniqueurs disent que des villes importantes étaient devenues dés déserts où les bêtes fauves avaient pris la place des hommes ; celle qui a annihilé les armées de Frédéric Barberousse et de son fils Henri VI en Italie (1194) ; celle à laquelle a succombé saint Louis dans sa croisade à Tunis (1270) ; et la plus terrible de tontes, la grande peste noire du xive siècle, qui, après avoir tué des multitudes en passant de Chine (1336) aux Indes (1338), en Perse (1341), à Constantinople (130), envahit la France Pat Marseille (1347), et, pendant huit ans, désola l'Europe entière ; on estime qu'elle fit périr en Europe 25 millions d'êtres humains sur 104 millions, et en Asie vingt autres millions. Dans certaines régions comme en Bourgogne, 10 pour 160 seulement de la population avaient survécu. Depuis lors, la peste reparaît fréquemment sous forme d'épidémies plus localisées, mais non moins meurtrières. Celle de Milan, au xvie siècle, emporte 180 000 habitants sur 250 000, |