114 REVUE DES DEUX MONDES. Vendredi 3 aozt, Vichy. Affaires, mauvais temps. L'Empereur va un peu mieux, mais encore peu capable de s'occuper. Courses dans les environs. J'espère partir demain. Bien que revenu d'Italie, après avoir rempli sa mission à la satisfaction de l'Empereur et du Roi, le prince Napoléon eut encore à intervenir et à servir d'intermédiaire entre son cousin et son beau-père. Les lettres et les dépêches suivantes exposent suffisamment, sans qu'il soit besoin d'un long commentaire, les difficultés qui surgissaient et que le prince s'efforçait d'aplanir. Le roi d'Italie au prince Napoléon Padoue, 5 août, 3h. 30 du soir. Je viens d'écrire à l'Empereur que l'Autriche, au lieu d'accéder aux propositions approuvées par l'Empereur et le roi de Prusse, vient de me faire signifier, par le général chargé de traiter de l'armistice, que nous devons, avant le 10 courant, retirer nos troupes de toutes les positions que nous occupons dans le Tyrol et Gorice. Ils veulent une réponse avant le 8 ; sans cela, il me parait que les hostilités vont recommencer le 10, terme de notre armistice. Parle à l'Empereur et réponds-moi. VICTOR-EMMANUEL. Le prince Napoléon au roi d'Italie Paris, 6 août. Empereur me répond de Vichy : 1° Que Gramont lui écrit qu'Autriche accepte armistice sur l'uti possidetis ; 2° de voir Drouyn de Lhuys ; 3° qu'il n'est pas nécessaire que je retourne à Vichy. V Ai vu le ministre, qui m'a montré une dépêche de Gramont qui, loin de dire ce que l'Empereur m'écrit, prévoit de grandes difficultés pour l'uti possidetis. Tout cela est confus et grave. Mettez-vous en mesure de ne pas être surpris par les hostilités qui vont recommencer, si l'Empereur ne menace pas fortement l'Autriche, je le lui ai écrit. Quant à Votre Majesté, elle est dans son droit. La conduite de l'Autriche est de mauvaise foi, et c'est un manque de parole vis-à-vis de l'Empereur, qui a |