102 REVUE DE DEUX MONDES. L'Empereur au prince Napoléon Paris, 21 juillet, dix he'tires. La recommandation de la cessation des hostilités pendant cinq jours est acceptée par l'Autriche et la Prusse. Le roi de Prusse recevra les plénipotentiaires autrichiens dès aujourd'hui ou demain. I1 est essentiel, dit M. de Bismarck, que 111. de Barrai (1) soit autorisé par le télégraphe à se joindre aux plénipotentiaires prussiens. NAPOLÉON. Le prince Napoléon à l'Empereur Ferrare, le 21 juillet. Sire, reçu dépêche de V. M. de ce matin dix heures. Ministre des Affaires étrangères a envoyé l'ordre par télégraphe à M. Barrai de se joindre aux plénipotentiaires prussiens, ainsi que le désire M. de Bismarck. Seulement, Barrai doit être en route de Berlin au camp. Les communications sont si ridiculement mal organisées entre Prusse et Italie que je ne puis prévoir le temps que cet ordre mettra à arriver. Je supplie V. M. d'obtenir de la Prusse qu'elle écrive à ses agents d'Italie où ils disent qu'ils n'ont aucune nouvelle de tout ce que V. M. a fait avec Prusse, de ce que dit Moniteur et qui, par leur mauvaise influence, me gênent beaucoup et font perdre la tête à ces pauvres Italiens. Le langage des agents prussiens en Italie doit changer. Ils ne doivent plus pousser Italie à nous résister et à faire bêtises. C'est eux qui me créent le plus d'embarras. NAPOLÉON JÉRÔME). Rouher, ministre d'État, au prince Napoléon Paris, 21 juillet, 7h. 40 soir. J'apprends qu'on est disposé en Italie à ne pas accepter la suspension d'armes de cinq jours, qui serait ainsi restreinte à la Prusse et à l'Autriche. On espère par cette habileté profiter de ce temps pour avancer jusqu'à Trente et se trouver ainsi, en cas de continuation de la guerre, plus près de Vienne. Cette (1) Ministre d'Italie à Berlin. |