100 REVUE DES DEUX MONDES. difficiles et agacés. C'est du reste ici le camp de l'isolement et du silence : personne ne parle ; quel ennui Dans la soirée, m'arrive la dépêche de l'Empereur qui m'informe de l'acceptation de l'armistice par la Prusse ; ils font semblant d'en être désolés ici. Dans la soirée, M. Rouher, ministre d'État, échangeait avec le prince les télégrammes suivants : Le ministre d'État au prince Napoléon Paris, 20 juillet, 5h. soir. Monseigneur, dans ma conviction profonde, l'Italie doit accepter immédiatement. Il ne faut pas que son assentiment intervienne après celui de l'Autriche, qui est vraisemblable. L'Empereur y attache une grande importance. Si l'Italie proposait des conditions autres que celles que vous êtes chargé de stipuler, elle ne réussirait pas à les obtenir et encourrait une très grave responsabilité par un retard. ROULIER. Le prince Napoléon à Roulier, ministre d'État Ferrare, le 20 juillet. Reçu votre dépêche qui est la raison même. Vous réponds longuement, me réservant d'écrire à l'Empereur, quand j'aurai un résultat. Aujourd'hui, tableau de la situation, qui peut changer ce soir : Diplomatie bien difficile par télégraphe. Roi est dans un état qui fait peine. Il a grandes difficultés intérieures, presque dangereuses, qu'il exagère encore. Je soupçonne armée très montée et obéissant à peine. Roi se croit déshonoré, m'écoute pendant des heures et ne répond rien, sinon que je le pousse trop. Je ne puis rien faire de plus sur lui. Président du conseil veut attendre avis officiel de Prusse dont les agents ici et à Florence disent qu'ils n'ont aucune nouvelle de l'armistice. Ricasoli parti cette nuit pour Florence où a affaires urgentes. Ministre des Affaires étrangères a été hier à Padoue pour aplanir difficultés avec généraux ; n'est pas de retour, l'attends dans la journée. |