902 REVUE DES DEUX MONDES. officiers et de les transmettre à l'organisme central : l'Union nationale. Par là s'établit le courant montant vers l'autorité militaire et par là s'établit en même temps le courant descendant, par quoi l'association diffuse auprès de ses membres les textes législatifs qui les concernent, les instructions du ministre et toute une documentation professionnelle de grand intérêt. Courant montant et courant descendant, voilà la vie et il faut bien commencer par vivre : la loi du 8 janvier 1925 donne satisfaction à ce besoin de vivre. Mais la vie n'est pas son but à elle-même, sa fin en soi, comme disent les philosophes ; pour les militaires entre autres, elle a un point de direction placé plus haut et les associations n'ont pas manqué de le voir en se proposant tout d'abord de participer à l'instruction de leurs membres. Le type le plus complet à l'heure actuelle de cet effort d'enseignement est fourni par les associations qui réunissent des catégories d'officiers spécialisés : il y en a plusieurs, mais j'en citerai seulement deux parce que leur réputation n'est pas à faire et que je les ai vues fonctionner : la réunion des officiers de réserve du service d'état-major, qui vit d'une vie intense à côté de l'École supérieure de guerre, et l'Union fédérative des médecins de réserve, qui entretient une école de la plus haute culture médicale. Je reconnais que la tâche est plus difficile pour les associations qui réunissent des officiers plus nombreux et moins spécialisés, mais je sais des associations d'officiers d'autres armes qui alimentent des écoles de perfectionnement tout à fait vivantes et même remarquables. Ce type d'associations qui inscrivent leurs membres en masse à une école de perfectionnement me paraît un des plus bienfaisants, et il est certain que l'autorité militaire qui dirige l'école ainsi régulièrement alimentée aura toujours à coeur de lui fournir des instructeurs particulièrement qualifiés et de faire appel très largement au concours des élèves eux-mêmes pour augmenter l'intérêt des séances, pour organiser les exercices extérieurs, les voyages d'études et des visites de champs de bataille, ainsi que l'usage excellent commence à s'en répandre. Enfin les écoles de perfectionnement produisent et entretiennent un rapprochement et même un mélange des officiers de l'active et des officiers de réserve dont le bénéfice à lui seul suffirait à préconiser l'institution. |