LE RÔLE DE L'OFFICIER DE R1SERVE Si on admet qu'un officier est avant tout un homme d'action, il paraitra naturel de chercher la définition de l'officier de réserve en le considérant dans l'organisme dont il fait partie et à un moment où cet organisme est dans une période d'activité intense. La grande guerre nous fournit l'époque et l'armée de la victoire, le champ de l'observation. Il faut bien le dire, cette armée de la victoire apparaît au public comme auréolée sans doute, mais d'une auréole un peu flou : une armée victorieuse a gagné des batailles et les contours des nôtres semblent mal définis. La grande armée avait gagné des batailles comme Austerlitz et Iéna ; l'armée d'Italie, Magenta et Solférino : voilà des batailles nettement situées, en une journée, avec un chiffre précis de prisonniers, de drapeaux et de canons conquis. On ne trouve pas l'analogue entre 1914 et 1918 : les masses énormes mises en mouvement et surtout l'armement moderne ont imposé des étendues, des délais, des interruptions qui semblent rompre l'unité d'action caractéristique de la bataille. De là cette teinte de timidité dans l'admiration du public. Et pourtant, de ce qu'elle a duré plus de quatre mois, il ne s'ensuit pas que la bataille de la Marne ne soit pas une grande bataille ; la première lutte aux frontières mêmes, la retraite ordonnée, le retour offensif victorieux sur la Marne et l'Ourcq, la course à la mer et le sanglant coup d'arrêt de l'Yser constituent les phases successives d'une seule et même grande bataille moderne. |