83G *EiEVtE DES DEUX MONDÉS. et s'asseyent à leurs places. C'est en ce moment (lue l'huissier se rapprocha de ma mère, prête à le guider... Le nom du citoyen Sivard retentit : M. de Beaulieu s'avance... M. de Beaulieu se défend conformément aux instructions qu'il avait reçues, et, après de longs débats, il est acquitté. Son fils vient ensuite, et comme il passait entre deux rangs de spectateurs, tenant la main ainsi que cela lui avait été recommandé, l'huissierlui jta un billet qu'il serra entre ses doigts, et, en attendant le second appel, il le tira de sa poche, et lut l'instruction qui y était contenue. Mon père se défendit avec vigueur, avec esprit et sangfroid, mais le débat fut long, et il eùt infailliblementsuccornbé, s'il n'eût pas prouvé qu'il n'était pas noble. Son beau-père, M. Le Brun de Rochemont, passa sans difficulté. » L'auteur de la relation se trompe, quand il fait comparaître Antoine de Beaulieu et M. de Rochemont devant le Tribunal révolutionnaire. Leurs noms ne figurent pas sur la liste publiée par M. Wallon dans son ouvrage sur le Tribunal. Les documents officiels nous apprennent d'autre part qu'Antoine était détenu avec son père et à cause de son père. Il faut donc admettre que M. de Rochemont et lui, comme beaucoup d'autres détenus, furent mis en liberté, sans avoir passé devant le Tribunal. Voici l'ordre d'élargissement de M. de Beaulieu : « On a traduit ce citoyen comme noble. Son extrait de baptême prouve qu'il ne l'est pas, parce qu'il a seulement possédé une charge de lieutenant général au bailliage de Valognes. Il a été fonctionnaire public depuis la Révolution, et a pour lui tous les certificats les plus authentiques LIBERTÉ « Attendu que les faits imputés à Sivard Beaulieu ne sont pas de nature à étre considérés comme contre-révolutionnaires, qu'il est prouvé qu'il n'est pas né noble, que les attestations d'une foule d'habitants et des autorités constituées prouvent sa moralité et sa conduite civique, le Conseil arrête qu'il n'y a lieu à accusation, et ordonne qu'il sera mis en liberté. » MM. de Beaulieu et de Rochemont, continue l'auteur de la relation, « sortirent tous ensemble, bien joyeux, comme on le p3r.se, et trouvèrent ma mère qui les attendait. Après les pre- |