572 REVUE DES DEUX MONDES. se trouve d'instruire deux demi-contingents chaque année lui enlève une partie de ses moyens cinq à six mois par an, sans d'ailleurs la paralyser comme affectent de le dire certaines publications militaires d'outre-Rhin. La situation de nos unités à l'intérieur est moins favorable ; 'leurs charges de mobilisation ont été accrues à tel point qu'elles succombent sous le fardeau. Avant 1914, le régiment d'infanterie, en plus de sa mobilisation personnelle, n'avait à assurer que celle d'un régiment de réserve et celle d'un régiment territorial. Actuellement, il est chargé de préparer la mobilisation de trois à quatre fois plus d'unités ; certains administrent plus de 30 000 hommes. Et il faut songer que préparer la mobilisation d'un corps quelconque ne consiste pas seulement à tenir à jour les listes répertoires de toutes ses unités, à préparer les appels de ses réservistes, mais encore à entretenir l'habillement, l'équipement, l'armement, le matériel innombrable, qui est désormais nécessaire. A toutes les unités mobilisées il faudra assurer un petit noyau d'officiers, de gradés et de soldats de l'active, pour constituer le centre autour duquel viendront se grouper et s'agglomérer les éléments de réserve. Distraire de nos unités à effectifs, déjà si réduits, ces noyaux actifs, constitue un nouveau et difficile problème. Avant la guerre, nous pouvions dans chaque groupe d'artillerie prélever sur chacune de ses trois batteries, sans les affaiblir, quelques éléments pour créer, à la mobilisation, une unité de complément. Cette batterie, dite de renforcement, constituée d'éléments se connaissant, était solide, d'un rendement comparable à celui des formations dont elle émanait. Notre groupe actuel n'est plus qu'à deux batteries ; il devra à la mobilisation en former tout d'abord une troisième avec des éléments empruntés aux deux autres. Comment, dans ces conditions, prélever à nouveau d'autres gradés ou d'autres canonniers sur ces batteries déjà affaiblies, pour en Constituer de nouvelles ? Il n'est pas possible de dédoubler ou de détripler, sans inconvénient, nos unités actives : elles manquent déjà de cadres ; en réduisant ceux-ci des deux tiers, on leur enlève toute leur force vive. Pour l'infanterie, la mobilisation constituera une opération aussi délicate que pour l'artillerie. On peut, sans crainte de se tromper, admettre que la déclaration de guerre, qui, étant |