564 ilEVUÉ tpÈS bEL 1 1\IO\DÉS : à tous ses cadres et à tous ses hommes disponibles, chaque compagnie constitue une section de manoeuvre. Les jours où le régiment entier doit participer à une prise d'armes ou à un exercice d'ensemble, où tous les employés rentrent dans le rang, les bataillons peuvent former une ou deux compagnies, au maximum. Capitaines, commandants, colonel ne rassemblent jamais leur unité au complet ; pratiquement, ils commandent toujours une unité inférieure à celle qui correspond à leur grade. Les régiments d'infanterie ressemblent aujourd'hui étrangement à ce que furent jadis, à certaines époques de leur existence, nos régiments d'infanterie coloniale. Il nous souvient d'avoir assisté dans ces unités, comme sous-lieutenant et lieutenant, à des départs pour l'exercice, où le régiment entier était représenté par une section d'une quarantaine d'hommes. Elle groupait tous les soldats disponibles qu'il avait été possible de rassembler dans les neuf ou dix compagnies stationnées dans la caserne principale du fume ou du 8me à Toulon. Les officiers de semaine, au garde à vous, faisaient le cercle autour de l'adjudant-major de service ; ils lui rendaient gravement compte du chiffre total des présents pour l'exercice dans leur unité : trois à quatre hommes en moyenne, dix au maximum. L'adjudantmajor épluchait les situations écrites qu'ils lui remettaient, s'efforçait de récupérer dans chaque compagnie trois à quatre hommes parmi ceux qu'on lui signalait comme indisponibles. La section de manoeuvre partait à l'exercice, sans entrain. Elle essayait de tuer le temps ; l'officier qui la dirigeait prolongeait les pauses de repos : tous, officiers, sous-officiers et soldats, attendaient avec impatience le moment de rentrer au quartier.., Pourtant, à cette époque (1903-1908), toutes les compagnies de nos régiments coloniaux étaient à effectifs élevés ; mais le nombre des employés qu'elles comptaient dans leurs rangs, par suite de l'administration compliquée de ces régiments et des collections d'effets de toute sorte qu'ils avaient à entretenir, le nombre des malades et des convalescents, inscrits sur leurs répertoires, étaient si élevés que leurs effectifs fondaient, se réduisaient à rien. Le fait avait peu d'importance dans ces régiments, et à cette époque. Ils étaient, en effet, composés uniquement de soldats de métier qui tous, lors de leur incorporation, avaient |