688 REVUE DES DEUX MONDES. Mais le groupement le plus important des syndicats indépendants est celui des syndicats catholiques. C'est aussi le plus ancien. Le syndicat des employés date de 1887. Aujourd'hui, la seule Fédération des employés catholiques groupe plus de 36 000 adhérents, répartis clans plus de 60 syndicats. La Confédération française des syndicats chrétiens réunit 504 syndicats, plus les 221 groupes locaux de la Fédération des syndicats indépendants d'Alsace et de Lorraine, et compte plus de 150 000 adhérents. Elle a réussi à faire reconnaître son droit de représenter les ouvriers à côté de laC. G. T., qui prétendait au monopole, et ses délégués siègent au Conseil supérieur du travail, au Comité consultatif des Mines, aux Offices départementaux de placement, etc. Les syndicalistes catholiques poursuivent des réformes dans l'ordre social, dans l'ordre économique et dans l'ordre moral. Au cours de son 5e Congrès national (juin 4924), la Confédération a énoncé ces réformes. Elle demande que l'organisations professionnelle établisse entre les forces de la production l'équilibre nécessaire à la réalisation de la justice. A compétence et à conscience égales, le travail du père de famille doit être rémunéré plus que celui du célibataire. Les conditions de rétribution et d'accomplissement du travail doivent être établies en fonction des droits et des besoins de la famille : mieux vaut aider le développement de la main-d'oeuvre en favorisant la famille que de faire appel à des étrangers, difficilement assimilables. En conséquence, la Confédération française des travailleurs chrétiens réclame du Parlement l'obligation légale des allocations familiales, avec le maintien du principe de la compensation ; le maintien de la loi de huit heures ; la réalisation progressive, aussi bien dans les services publics que dans les entreprises privées, du repos hebdomadaire et collectif, fixé au dimanche et complété par la semaine anglaise ; la constitution du logis familial ; le vote rapide de la loi sur les assurances sociales. Ces revendications sont celles des autres syndicats ; on notera pourtant une nuance : il s'agit du logement familial et non pas seulement du logement ouvrier. La Confédération demande aussi que le droit syndical ne soit pas seulement reconnu par la loi, mais pénètre dans les moeurs, et que l'organisation professionnelle se constitue par la |