LA JEUNESSE DE PIIRI1ILE Il a été beaucoup parlé de Mérimée dans la presse en 1920. C'était le cinquantième anniversaire de sa mort, et l'on sait qu'aujourd'hui, pour être tout à fait d'actualité, il faut être mort depuis cinquante ou cent ans. Il fut l'objet de brillantes polémiques. Aucun lecteur de la Revue n'a oublié le bel hommage que lui rendit ici même M. Paul Bourget. Aujourd'hui, M. Pierre Trahard, professeur au lycée Condorcet, lui consacre tout un gros volume intitulé la Jeunesse de Wrimée (1) et qui est une thèse de doctorat. Cette thèse est le fruit d'un long travail. Elle était commencée avant la guerre qui vint l'interrompre, et il n'est pas indifférent de savoir que les derniers chapitres en ont été écrits d'une main mutilée par un éclat d'ob us. Sans doute, après les publications de 111M. Félix Chambon, Maurice Tourneux, Augustin Filon, Lucien Pinvert et autres bons « mériméistes », le sujet n'était pas entièrement neuf. Le jeune docteur ès lettres a su le renouveler par sa façon d'interpréter les documents déjà rassemblés et par ses recherches personnelles. Des lettres inédites de la collection Spoelberch de Lovenjoul, des mémoires et des journaux de la Restauration ou de la monarchie de Juillet lui ont fourni de précieux renseignements. A son grand regret et malgré tous ses efforts, il n'a pas réussi à retrouver l'article « sur Eschyle et Shakspeare » que Mérimée, dans une lettre à Boissonnade, disait avoir publié vers 1830 et qu'on serait bien aise de connaître. Il a pu, en revanche, lui attribuer en toute certitude quatre (1) Un vol. in-8, librairie ancienne Édouard Champion. |