180 REVUE DHS DSu.1C MOtVDEa. LES DIVERS TYPES D'ASSOCIATIONS ET DE QRONPEMENTS Les industriels et les commerçants, chefs d'entreprises ou patrons, avaient ainsi tous les moyens de créer des groupements professionnels. Ils en ont largement usé. Parmi ces groupements, les uns entrent dans le type que prévoit la loi de 1884: ce sont les Chambres syndicales avec leurs fédérations régionales et nationales. Les autres sont conformes à la loi de 1901, dont la souplesse se prête à toute espèce d'associations pour des objets et dans des cadres infiniment variés. Ces groupements primaires s'entremêlent et s'agglomèrent en des associations plus étendues, groupements du second et du troisième degré. A la date de 1919, le Bulletin officiel du ministère du Travail donne 5 078 Chambres syndicales patronales groupant 380 000 adhérents. Près de 4 000 de ces Chambres syndicales sont elles-mêmes réunies en 195 Unions et Fédérations. Quant aux Associations primaires de la loi de 1901, qui recrutent en général leurs adhérents parmi la petite industrie, le petit et le moyen commerce, et pour lesquelles il n'existe pas de statistique officielle, M. Étienne Villey les évalue à 500 environ avec 15 000 établissements affiliés (1). La comparaison des statistiques montre que la concentration a fortement progressé depuis 1914. A mesure que croissaient les difficultés économiques nées de la guerre et que d'autre part se fortifiaient les syndicats ouvriers organisés surtout en vue de la lutte, les patrons sentaient le besoin de s'unir de leur côté pour être forts, et de coordonner leur action. En même temps, les Fédérations leur apportaient un autre avantage. Représentant les intérêts de puissantes industries, elles avaient plus de poids pour intervenir en cas de besoin auprès des pouvoirs publics. Nous verrons tout à l'heure que c'est aujourd'hui un des rôles essentiels des groupements patronaux. Par un contraste singulier, à côté de cette tendance à la concentration, il s'en affirmait une autre à la spécialisation des travaux. Elle n'est d'ailleurs pas contradictoire avec la première. C'est ainsi que les questions économiques proprement (I) Dans son livre : l'Organisation professionnelle des employeurs dans l'indu/tris française. Alcan, 1994. |