MÉMOIRES (1825-1871) LES DÉBUTS D'UN PONTIFICAT DEUX GRANDS PROCÈS Le pontificat qui commençait ce jour-là ne devait pas durer moins de trente-deux ans, faisant mentir ainsi l'axiome jusque-là incontesté et qu'on avait répété à l'avènement de tous les papes : Non vidcbis annos Petri, puisque saint Pierre n'avait pré,idé qu'un quart de siècle au gouvernement de l'Église. Une grande place sera certainement assignée dans l'histoire à ce règne d'une longueur sans exemple, et traversé par tant d'épreuves. Deux faits également mémorables en perpétueront le souvenir : la chute du pouvoir temporel de la papauté, et la réunion d'une de ces grandes assises de l'Église universelle, dont le spectacle n'avait pas été donné depuis trois siècles, et ne se renouvellera peut-être pas avant que plusieurs générations aient encore passé sur la terre. Mais si Pie IX doit laisser un nom à jamais célèbre, ce sera surtout pour avoir supporté avec une résignation héroïque la défaveur et souvent la violence populaires, et opposé aux erreurs comme à toutes les tendances de l'esprit moderne une résistance poussée parfois jusqu'au défi. Ce que la postérité verra surtout en lui, ce sera le fugitif de Gaète, le captif du Vatican, et l'auteur du Syllabus. Cor'/right by Duc de Broglie, 1924. (1) Voyez la Revue des 15 décembre ip24, 4er et 15 janvier, 1" février 1925. |