J.-B. DE LA SALLE ET LES FR1RES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES Il y a exactement deux cents ans que furent approuvées, par le Saint-Siège, les règles de l'Institut des Frères des Écoles chrétiennes, où il est défini que cette congrégation se propose pour objet « la gloire de Dieu et le service des pauvres ». La Bulle de Benoît XIII est datée du 25 janvier 1725. Date importante au delà de l'appréciation commune. Dans les nombreux pays où les Frères sont reçus avec honneur et libres d'enseigner les enfants du peuple, en Europe, où ils ont 432 écoles ; en Asie, où ils ont 50 écoles ; en Afrique, où ils ont 55 écoles ; en Amérique, où ils en ont 282, cette date a été fêtée, marquée par des réunions, des remerciements bien dus. Chez nous, je ne sais ce qui s'est passé. Nous aurions eu surtout des excuses à présenter à de si bons serviteurs, dont toutes les écoles, plus de 1 500, ont été fermées. Du moins convientil, à l'occasion du deuxième centenaire de cet Institut de la charité intellectuelle, de relire avec une certaine attention, quelques traits de la vie de son fondateur Jean-Baptiste de la Salle : on y peut trouver des raisons d'admirer, de moins s'étonner des ingratitudes passagères, et de ne point douter des retours de la justice. L'homme qui devait fonder, pour l'éducation des enfants du peuple, l'Institut des Frères des écoles chrétiennes, appartenait à une famille de noblesse ; celui qui devait montrer une conformité si attentive et si soutenue à l'esprit de pauvreté était un riche. La Providence a de l'esprit : elle entend l'avan- |