790 REVUE DES DEUX MONDES. de refaire les combles et couvertures au-dessus des grands appartements s'imposait. Les projets étaient mûrement élaborés ; ils consistaient à projeter au-dessus de la jonction des deux toits une voûte en plombdestinée à recouvrir, une fois pour toutes, cette jonction toujours déficiente. La dépense était évaluée à près d'un million de francs. L'utilité et l'urgence étaient incontestables. La somme fut accordée sans délai. De même, il était conforme aux vues du donateur et à des nécessités non moins urgentes, de procéder à la remise en état des fenêtres et portes du palais, au rejointement des bâtiments en pierre de taille ou balustres, des enduits des façades. Disons franchement qu'il y avait là comme une lèpre courant sur la figure de la noble demeure et qu'il fallait guérir. Un crédit de 150 000 francs fut Ouvert à cet effet. Enfin, le donateur avait expressément visé la mise en état du parc. Ici, ce qui pressait le plus, c'était la réparation des bassins dont les eaux se perdaient, celle des perrons lamentablement écroulés ou disjoints, la consolidation des fontaines de Diane et d'Ulysse, des berges de Romulus. A cet effet, un crédit de 202 000 francs fut voté : il importait, en effet, d'aborder ces travaux avant la venue de l'hiver. D'autres questions se posaient que connaissent bien les familiers de Fontainebleau : il s'agit surtout de la remise en état des eaux, de l'étang des Carpes, du grand parc et du canal ; il s'agit surtout de la réfection des combles et façades de l'ancienne Comédie. Ces travaux sont désirables, il ne semble pas qu'il puisse y avoir deux avis à ce sujet : les toitures et façades, détruites ou altérées à la suite de l'incendie de 1887, défigurent complètement cette partie de l'édifice. Quand, au cours de la visite, les yeux tombent soudain sur cette page meurtrie et dénudée dont la ligne horizontale, obtenue par une réparation de fortune, fend le ciel si disgracieusement, on se croirait aux pays dévastés. Voici, d'ailleurs, les constatations techniques relevées par les hommes de l'art « Des façades délabrées, mal protégées, depuis ce temps, contre les intempéries, présentent des pierres disjointes, effritées par la gelée, remplacées par endroits par de mauvais enduits, des corniches qui menacent ruine, de grandes parties d'enduit détachées, le grand pignon laissé à nu du côté des appartements avec une souche de cheminée qui s'écroule ; et |