756 REVUE DES DEUX MONDES. de l'élévation de Bazaine au maréchalat. Courtois d'Hurbal a aussi dîné avec moi. Hier, cela a été le tour d'un général qui a beaucoup fait parler de lui et chez qui habitait Juarez, il y a peu de mois, Santiago Vidaurri, l'ancien gouverneur de Nuevo Leon, un de ces types qu'on ne trouve qu'au milieu de l'anarchie des républiques hispano-américaines. 11 a l'air simple, mais il est fort rusé et exerce, ou plutôt exerçait, un immense prestige sur les provinces frontières du Nord. Uraga, cet autre général juariste, est arrivé aujourd'hui. Il a dîné avec Max pendant son ebyage. Il se rallie tous les jours d'anciens républicains, et un journal vient de se fonder conciliant tous les partis et avec cette épigraphe de Max : Olvidemos las sombras pasadas. « Oublions les ombres du passé. » En somme, les choses continuent à marcher on ne peut mieux. « CHARLOTTE. » Dès le début du règne, Maximilien avait confié a un ancien ami de Juarez, Fernando Ramirez, le portefeuille des Affaires étrangères. Au retour de son voyage, il nomma deux libéraux ministres de l'Intérieur et de la Justice. Charlotte vit dans ce fait un gage de consolidation de l'Empire, qu'elle s'empressa de signaler à son aïeule. « Ma bien-aimée grand maman, Palacio Nacional, le 21 novembre. «... Max, comme vous le savez déjà, est de retour dans sa capitale, en parfaite santé depuis le 25 dernier. Il a été reçu avec un enthousiasme inouï, rehaussé par l'absence de tout éclat officiel ; vous en verrez les détails par la revue de l'Estafette ainsi que le compte rendu des principaux événements du mois. J'avais été au-devant de Max à Toluca, accompagnée du maréchal Bazaine. Ce dernier, après m'avoir offert en route un charmant déjeuner sous la tente, au « Llano de San Lazar », ravissante vallée qui rappelle les Alpes, nous offrit, en revenant, de passer la nuit à Cuajimalpa, où il avait improvisé un camp dans une situation admirable. C'est ce qui motive la lettre de remerciements que lui a écrite Max. Cela prouve, en outre, combien nos relations avec l'armée française sont franches et cordiales. Voici un autre extrait tiré de l'Ère nou- |