64 les deux missions, mais il serait plus sain que ce ne soit pas sur le même territoire. Former Si passionnante que soit la réflexion intellectuelle, les membres du groupe IG-RAR ont en commun une envie d’agir ensemble, de ne pas s’en tenir à des spéculations. Que recouvre le terme « action » ? Pour notre groupe, comme pour tous les IGEN, les modalités de l’action sont les mêmes. Rédiger un rapport pour informer une décision ou évaluer une politique est une action. Participer à la formation est une action, puisqu’il y a moins un savoir, ou un savoirfaire à transmettre que des solutions nouvelles à inventer, avec d’autres experts et à l’écoute des acteurs de terrain. Le champ de la formation, lui, est réellement nouveau : il n’est plus défini par un public spécifique pour chaque inspecteur général en fonction de son appartenance à un groupe disciplinaire ou de spécialité et s’inscrit, le plus souvent, dans une aire géographique : l’académie, le département, voire la ville, le quartier, la circonscription, l’établissement. Il s’agit donc le plus souvent, pour les IGEN du groupe RAR, de former à plusieurs, pour répondre à des besoins exprimés dans un lieu donné, au lieu de former dans le seul cadre de leur discipline et au niveau national. Les inspecteurs généraux ont plutôt l’habitude de s’adresser aux corps d’inspection territoriaux, c’est-à-dire à des médiateurs en charge d’agir sur les enseignants qui, in fine, sont les acteurs déterminants pour la réussite des élèves. Lorsque les destinataires de la formation sont les enseignants eux-mêmes, le propos ne peut être le même que celui qu’on destine à des inspecteurs, sans doute davantage convaincus des besoins de s’adapter, à l’aise aussi - ou supposés tels -avec les panoplies de moyens au service des objectifs visés, dès que l’on est sur le terrain didactique et pédagogique. En effet, il faut - si les résultats de leurs élèves l’exigent - les convaincre de la nécessité de changer et expliquer les enjeux des modifications attendues, les aider à conquérir les moyens de ces changements (il faut qu’ils accèdent à des pratiques alternatives aux leurs, véritable clé de la liberté pédagogique). La réalisation des objectifs nécessite des connaissances et des savoirfaire que la formation doit apporter, sans supposer que le travail personnel de chacun suffise à les acquérir. S’adresser à un public d’enseignants suppose donc une expertise spécifique : alors que les finalités, les grands problèmes, les grandes orientations peuvent être traités par tous les inspecteurs généraux devant tous les publics, il en va autrement quand il s’agit de préciser les mises en œuvre,. Dès lors, le travail du groupe permanent RAR doit être relié à celui des groupes de disciplines ou de spécialités. Il est probable que, dans les années à venir, le positionnement des inspecteurs généraux comme celui des inspecteurs territoriaux connaisse des changements. Du schéma traditionnel d’une transmission descendante (les inspecteurs généraux forment des formateurs, les inspecteurs, qui eux-mêmes forment les enseignants), on en viendra sans doute à la confrontation de plusieurs regards sur un même objet, au partage de différents niveaux d’expertise, dans une réflexion collaborative. Cela n’ira pas sans certaines difficultés. Ainsi, l’annonce d’un soutien intellectuel apporté par notre groupe d’inspecteurs généraux à la réflexion didactique et pédagogique des inspecteurs territoriaux a pu être interprétée, quelquefois, comme une marque de mépris, d’un jugement implicite selon lequel les inspecteurs territoriaux ne seraient pas capables de mener seuls le travail attendu. Si le malentendu a été rapidement levé, il demeure que le travail en commun des deux corps est à inventer, à côté des missions traditionnelles des inspecteurs de terrain qui « font remonter vers la centrale » de l’information et des missions traditionnelles des inspecteurs généraux qui portent une parole d’autorité et évaluent les inspecteurs territoriaux. Contribuer à l’évolution des missions des inspecteurs Les RAR, on l’a dit, relèvent des politiques de droit commun : à cet égard, les sujets généraux > L a r e v u e de l ‘ i n s p e c t i on g é n é r a l e n°5 > L’inspection générale à l’heure des changements |