Assises de l’Eau, volet I  : des ambitions mais quel financement ? Annoncées par le Président de la République en novembre 2017, les Assises de l’Eau comprennent deux volets, consacrés au petit cycle puis au grand cycle. Le premier de ces volets a rassemblé pouvoirs publics, élus, organismes de financement, professionnels de l’eau… entre avril et juillet 2018. L’UIE a pris une part très active dans ce premier volet  : dès l’automne 2017, nous avons publié une première étude et organisé un colloque sur l’état des lieux du patrimoine de l’eau. Et lorsque les travaux du premier volet ont débuté, fin avril 2018, nous avons apporté notre contribution grâce à une seconde étude, que nous avons menée sur le modèle économique de l’eau en France. Au final, que ce soit au Comité de Pilotage politique ou au sein des trois groupes de travail, la participation de l’UIE a été réelle, et souvent remarquée par bon nombre de nos interlocuteurs. Le premier volet des Assises s’est conclu par une série d’annonces, délivrées par le Premier ministre le 29 août. Plusieurs de ces annonces représentent incontestablement des avancées. Ainsi, le Premier Ministre a mis l’accent sur l’amélioration des conditions d’emprunt, pour les collectivités  : les discussions qui ont eu lieu dans le cadre des Assises de l’Eau ont en effet clairement souligné que l’accès au crédit constitue un facteur décisif pour relancer les investissements. Il est prévu que la Caisse des Dépôts et Consignations consacre deux milliards d’euros, sur cinq ans, en réponse à cet enjeu. Mais ce sont avant tout les Agences de l’Eau qui sont concernées par les mesures annoncées par le Premier ministre. Pour ne retenir qu’un exemple, il est ainsi prévu que les aides accordées par les Agences augmentant de 50%, soit une hausse de 2 milliards d’euros sur la durée du XI e programme, entre 2019 et 2024. Cette hausse des aides vise explicitement les territoires ruraux qui rencontrent actuellement des difficultés à renouveler leurs installations. Tanguy-de-Montesson-Oblique ÉDITORIAL Il importe toutefois de souligner que cette augmentation des aides ne sera aucunement abondée par des crédits supplémentaires  : les 2 milliards d’euros d’aides supplémentaires doivent au contraire être redéployés dans les crédits du XI e programme des Agences. Or pour chaque Agence de l’Eau, le Comité de Bassin a d’ores et déjà formellement adopté le XI e programme, qui avait été préparé bien en amont des annonces du Premier ministre. Par ailleurs, le projet de loi de finances pour 2019, actuellement en discussion, ne contient aucune mesure destinée à accroître les crédits alloués aux Agences. Dans un tel contexte, les Agences de l’Eau pourront-elles dégager facilement les deux milliards d’euros d’aides aux communes en difficulté, demandés par le Gouvernement ? Une telle somme, qui représente tout de même 20% de leur budget, ne peut pas être prise sur leurs capacités d’intervention. En conséquence, le risque est grand que les Agences de l’Eau ne soient contraintes de puiser ces 2 milliards d’euros en grevant leur investissement. Telle n’était pas l’option défendue par les professionnels de l’eau pendant les Assises ! Notre fédération et ses adhérents se mobilisent également pour le second volet des Assises, consacré davantage au grand cycle de l’eau et à l’impact du changement climatique sur la ressource. Nos entreprises disposent dès à présent de solutions concrètes à proposer, dans des domaines aussi variés que la récupération de l’eau de pluie, la gestion des eaux pluviales ou la lutte contre les micropolluants. Toutes ces solutions, et bien d’autres encore, vont être présentées sur le stand UIE pendant le Salon Pollutec, à Lyon, du 27 au 30 novembre. Notre fédération répond une fois de plus présent à ce rendez-vous incontournable pour notre profession et nous serons heureux de vous voir nombreux sur notre stand ! L’Eau magazine novembre 2018 n°32 3