L'Eau Magazine n°31 jun à oct 2018
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EN BREF Paris lance son plan PLUIE Le jeudi 22 mars, le Conseil de Paris a adopté à l’unanimité le « plan Pluie », « C’est le résultat de six ans de travail pour mettre au point un plan pluie à la fois ambitieux et réaliste », explique Mao Peninou, adjoint au Maire de Paris, notamment en charge de l’assainissement. Pourquoi un plan pluie ? Il faut remonter en 2013, année où l’État a demandé que le zonage pluvial de Paris soit soumis à une évaluation. Celle-ci est basée sur une étude d’impact hydraulique et une étude coût-bénéfice globale, incluant notamment des bénéfices écosystémiques qui ne sont pas forcément hydrauliques, comme par exemple la lutte contre les îlots de chaleur urbains, l’abattement des pollutions atmosphériques ou encore la sur-isolation thermique des toitures végétalisées. 65% d’imperméabilisation des sols et Paris continue à s’imperméabiliser Cela monte jusqu’à 70% si l’on exclut les bois de Boulogne et de Vincennes. Ainsi, les eaux pluviales rejoignent principalement le réseau unitaire puis les stations de traitement des eaux usées. Or, quand le réseau unitaire est saturé, il se déverse dans la Seine. En 2013, ce sont, 2,3 millions de mètres cubes ont été rejetés au fleuve, dont 1,9 million de mètres cube d’eaux pluviales. Des travaux ont déjà été menés dans les années 2000 pour stocker et traiter les eaux pluviales, réduisant les rejets par temps de pluie de 85%. La surface totale de la ville est de 10.500 hectares, et la surface drainée est d’environ 8.000 hectares, et la capitale compte encore un potentiel de 900 hectares à aménager. De quoi faire grimper le taux d’imperméabilisation de la ville à 80% dans 20 ans, et 90% dans 50 ans, si rien n’est fait. Dans ce scénario, les rejets dans la Seine augmenteraient de 56% dans 20 ans et de 109% dans 50 ans. « Si nous ne faisons rien d’ici 20 ans, en raison de l’urbanisation croissante, les rejets passeront à 4,5 millions de mètres cube et le réseau débordera dans de nombreux endroits complémentaires lors des fortes pluies », indique Anne Hidalgo dans le projet de délibération du plan Pluie. 10 L’Eau magazine juin 2018 n°31 De quoi se compose le plan ? Le plan est composé d’un zonage pluvial, d’un règlement et d’un guide technique d’application. Le zonage pluvial s’organise autour de 348 bassins versants pour lesquels ont été étudiées des pluies allant d’un mois à un an, jusqu’à des pluies d’orages de dix et vingt ans. Il en résulte six zones correspondant au volume d’eau à abattre  : jusqu’à 16 mm de pluie (correspondant à l’absorption de 100% de la pluie) dans les bois de Vincennes et de Boulogne, de 12 mm (80% d’absorption), 8 mm (55%), 4 mm (30%) dans Paris intra-muros. Qui est concerné ? Carte Environnement magazine Le plan Paris Pluie s’impose désormais à tous les acteurs publics et privés impliqués dans l’aménagement et la gestion de la ville  : les directions de la Ville de Paris, les propriétaires et gestionnaires d’immeubles, l’ensemble des maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et bureaux d’études. Ils seront amenés à gérer différemment leurs eaux pluviales, à toutes les étapes d’aménagement de la ville  : conception d’un projet immobilier ;
construction, entretien ou encore rénovation des lieux et espaces de vie tels que les immeubles, les commerces, les bureaux et les équipements publics ; réaménagement d’un quartier, d’une rue, d’un parc, d’un jardin, d’une terrasse. « Ce zonage constitue une annexe du plan local d’urbanisme (PLU) et s’appliquera ainsi à tout projet de construction, de restructuration et d’aménagement ou de réaménagement d’un espace public », précise Mao Peninou. Concrètement, les maîtres d’ouvrages devront demander une autorisation de rejet des eaux pluviales dans le réseau d’assainissement, soit lors de l’élaboration du projet, et au plus tard lors du dépôt du permis de construire. Elle sera instruite par le service en charge de l’assainissement pluvial et devra détailler les dispositifs de gestion envisagés dans le projet. Enfin, chaque parisien peut contribuer et inciter à cette démarche, par exemple, en impliquant son syndicat de copropriété sur ces mesures. Il est possible, en effet, d’installer des récupérateurs d’eau de pluie pour arroser des jardins, de favoriser la végétalisation des cours d’immeuble ou des toitures terrasses, des cours d’écoles, des sites d’entreprises… Que mettre en place ? Quelques exemples de techniques qui peuvent être mise en œuvre  : les toitures et façades végétalisées ; les systèmes de récupération d’eau de pluie ; les noues et chaussées drainantes ; les revêtements de surfaces perméables ; les structures d’infiltration enterrées (puits, bassins, tranchées d’infiltration). Le point de vue de Thomas CONTENTIN, président de l’IFEP EN BREF « Le Plan Paris Pluie est une approche novatrice qui va dans la bonne direction. Il fait prendre conscience des enjeux liés à l’imperméabilisation des villes dans un contexte d’urbanisation croissante et des limites du « tout tuyau » en apportant des solutions concrètes et réalistes. Pour nous professionnels de l’IFEP, ce plan et le guide qui en découle ont notamment le mérite de reconnaitre que la récupération d’eau de pluie est actuellement la meilleure solution pour apporter une réponse à deux énormes défis de la ville demain  : certes améliorer la gestion des eaux pluviales, mais également optimiser l’usage de la ressource en eau potable. Une réponse qui transforme une contrainte en opportunité pour un modèle de ville « 100% pluie utile ». Car face aux effets du dérèglement climatique nous nous réjouissons de partager avec la ville de Paris l’ambition de « gérer et valoriser la pluie au plus près de là où elle tombe ». Souhaitons donc que ce plan devienne un outil largement diffusé et partagé car les problématiques qu’il traite concernent la plupart des villes françaises. » L’Eau magazine juin 2018 n°31 11



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