Un autre enjeu du bassin concerne le changement climatique. Face aux menaces que représente le changement climatique pour l’activité agricole et les cours d’eau notamment, le comité de bassin s’est emparé collectivement du sujet en constituant une instance de réflexion intense, détachée de toutes considérations immédiates et réglementaires pour aboutir à l’initiative d’un plan d’adaptation climatique à l’occasion de la COP 21. En réunissant de nombreux acteurs et structures, traditionnellement non associés aux schémas d’aménagement et de gestion des eaux, (les collectivités, les chambres des métiers, les associations environnementales, les particuliers), le plan d’adaptation au CC est révélateur de ce que peut être l’évolution de nos instances. Car en l’espace de 50 ans, la préoccupation des milieux aquatiques, du littoral, de la biodiversité ont profondément modifié les attentes des parties prenantes vis à vis des acteurs de l’eau. Notre plan d’adaptation, en suivant la voie de la concertation, s’assure que les intérêts de chacun sont bien préservés, tant au plan environnemental, sanitaire que pour les filières sensibles comme l’élevage. TERRITOIRES En matière d’investissement, sur quels secteurs se concentrent vos efforts ? A l’instar de la réduction des pollutions diffuses ou de la restauration des milieux aquatiques, l’approche territoriale est privilégiée pour assurer la cohérence et l’efficacité de nos actions de financement. Notre logique est donc plutôt de concentrer les efforts, et de travailler sur la contractualisation avec les communautés de communes plutôt que de faire du saupoudrage. En matière de réseaux d’assainissement, nous accompagnons des dizaines et des centaines de projets sur le territoire du bassin. C’est le domaine dans lequel il faut le plus investir. Car le renouvellement des infrastructures des services d’eau et d’assainissement est non seulement un enjeu de préservation de la ressource en eau, donc d’économie sur les coûts d’exploitation ; il est aussi un impératif pour assurer la continuité, et la qualité du service. A l’occasion du prochain SAGE, nous souhaitons renforcer nos investissements sur les technologies intelligentes, le déploiement de capteurs sur les réseaux qui permettent de mieux comprendre (réaliser des mesures), d’optimiser (réaliser des analyses) et d’exploiter dans de meilleures conditions le réseau. Le Pôle de compétitivité DREAM, que nous hébergeons, est un de nos interlocuteurs privilégiés pour accompagner les collectivités en demande. Roannaise de l’Eau a obtenu le prix spécial du jury de l’agence pour sa gestion alternative des eaux pluviales Depuis 7 ans Daniel Fréchet, président de la Roannaise de l’Eau, prépare demain. Il est l’un des artisans du chantier de gestion intégrée des eaux pluviales du syndicat qui regroupe 17 communes. Quelle est la genèse du projet ? Lorsqu’elles ruissellent sur les surfaces imperméables, comme les routes, les parkings, les trottoirs ou les toitures, les eaux de pluie se chargent en pollution. Elles ont longtemps été collectées en réseau unitaire, c’est à dire avec les eaux usées issues des activités domestiques et industrielles, avec pour objectif d’être ensuite épurées en station de traitement pour être rejetées sans risque dans le milieu naturel. Or en cas de fortes pluies, le flot important ne peut pas être pris en charge intégralement par les stations d’épuration. Une partie des eaux usées et pluviales est donc directement rejetée au milieu naturel sans avoir été dépolluée. Dans d’autres cas, les eaux pluviales sont collectées dans un réseau à part (réseau séparatif) pour être ensuite rejetées aux cours d’eau sans traitement. Cette gestion par le « tout tuyau » trouve aujourd’hui ses limites, notamment en raison de l’accroissement des phénomènes météorologiques violents. La politique de gestion intégrée des eaux pluviales est particulièrement volontariste, pourquoi ? A Roanne, 20% des effluents ne sont pas traités par L’Eau magazine décembre 2017 n°30 27 |