TERRITOIRES L’Agence de l’eau Rhin-Meuse : un interlocuteur actif et constructif dans la mise en œuvre de la transition écologique du bassin L’Agence de l’eau Rhin-Meuse ne ménage pas ses efforts pour encourager les maîtres d’ouvrage à avancer dans la voie de la transition écologique du bassin et au bon rythme. Maintenir le dialogue en permanence sur ces sujets, échanger de manière très opérationnelle sur les enjeux et solutions à moyen et long terme en engageant toutes les parties prenantes du territoire sont au cœur de ses actions. Interview de Marc HOELTZEL Directeur général de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse Qu’est-ce qui fait la singularité de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse ? Le bassin doit sa principale caractéristique à son caractère transfrontalier. Situé sur deux fleuves internationaux, dans une zone de très forte activité économique entre la Mer du Nord et la Suisse, sa dimension européenne vient nourrir la dynamique de l’agence avec des enjeux spécifiques découlant de traités internationaux ou de travaux de Commissions internationales. La commission pour la protection du Rhin a été créée en 1987 à la suite de la pollution accidentelle du Rhin par l’usine Sandoz de Bâle le 31 octobre 1986. Cet événement a constitué un tournant majeur pour l’agence. Le bassin Rhin-Meuse a dû renforcer ses niveaux d’équipements en terme de prévention de la pollution. La CIPR a depuis élargi ses travaux et ses exigences vis-à-vis des Etats membres en ce qui concerne les objectifs de continuité écologique du Rhin, la surveillance des milieux naturels ou plus récemment l’anticipation du dérèglement climatique. Aujourd’hui, la spécificité de l’agence est de privilégier les projets globaux s’inscrivant dans des logiques hydrographiques ou territoriales. Elle entend mobiliser les acteurs du bassin, c’est-à-dire les collectivités, les acteurs économiques et les associations autour d’actions cohérentes concourant à renforcer la résilience des territoires face à l’adaptation au changement climatique, aux enjeux émergents de santé publique, ou à l’érosion de la biodiversité.. 30 L’eau magazine juin 2017 n°29 AERM En travaillant et en pensant collectivement, nous souhaitons passer d’une approche purement technique à des démarches plus intégrées et fondées sur l’implémentation d’innovations tout au long des projets. Quels sont les principaux défis auxquels l’agence est confrontée actuellement ? La lutte contre la pollution anthropique reste un enjeu premier de l’Agence de l’eau nécessitant des besoins importants d’équipements des secteurs ruraux (avec des conditions très incitatives pour les collectivités, allant jusqu’à 80% d’aides pour les projets situés sur des secteurs dégradés) mais également le traitement de la pollution pluviale dans les zones à plus forte concentration de population. Ces derniers travaux très onéreux et non visibles pour les usagers, bénéficient de conditions d’éligibilité particulières. |