TERRITOIRES de production d’eau brute et l’irrigation en agriculture, notamment des hauts de La Réunion, la potabilisation de l’eau, l’amélioration du rendement des réseaux d’eau potable, les réseaux d’assainissement collectif pour améliorer la viabilité des stations d’épuration dont la mise aux normes est quasiment achevée » indique l’Office. Comment protéger nos plantes sans risque pour notre santé et notre environnement ? S’agissant plus particulièrement de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) qui fixe l’objectif central d’aboutir au bon état des masses d’eau continentales et côtières, le SDAGE 2016-2021 vise comme objectif principal le bon état de 66% des masses d’eau réunionnaises en 2021. « L’atteinte de cet objectif passe par la réduction des pollutions qu’elles soient ponctuelles ou diffuses et l’appropriation des enjeux de l’eau par tous » précise l’Office. L’enjeu et la difficulté seront toutefois de parvenir à appliquer de manière opérationnelle les intentions affichées par le programme et de connecter davantage les financeurs entre eux et avec toutes les parties prenantes. 34 L’eau magazine juin 2016 n°27 Prendre des engagements Outre le renouvellement des infrastructures des services d’eau et d’assainissement, une prise de conscience s’opère en outre-mer sur la lutte contre le dérèglement climatique et pour la reconquête de la biodiversité. La question de la biodiversité est centrale au regard de sa richesse mais aussi de sa vulnérabilité dans les territoires d’outre-mer. Elle constitue l’essentiel de la biodiversité du territoire français. « La question historique des pollutions aux pesticides est très prégnante dans les Antilles comme à la Réunion. Elle conditionne encore nos rapports à l’usage de la terre, de l’eau et constitue un véritable enjeu de santé publique » alerte Serge Letchimy. Sur les milieux aquatiques, les offices de l’eau mènent les missions de surveillance au titre de la directivecadre sur l’eau. Mais davantage d’actions concertées visant à préserver la biodiversité notamment aquatique doivent être mises en œuvre. La connaissance du milieu aquatique et le développement de méthodes d’évaluation de son état est un besoin fort en outre-mer. Selon le député, des initiatives locales devront permettre d’approfondir les éléments de connaissances et donner des perspectives à de nouvelles dynamiques territoriales intégrant l’état des milieux et les potentiels de développement. Un soutien politique est en outre nécessaire afin d’améliorer la collecte d’informations qui, à son tour, pourra favoriser de meilleures décisions quant à la gestion et à l’utilisation de l’eau. « Il est essentiel de soutenir les initiatives autour de l’amélioration de la connaissance tels que les observatoires de biodiversité, renforcer les outils de préservation et de valorisations endogènes. Si la mise en œuvre d’une politique de solidarité portée par l’ONEMA est un début de réponse, en matière d’investissement, elle s’avère totalement en deçà des besoins ! » souligne Serge Letchimy. Les effets du changement climatique sont par ailleurs objectivement visibles, qu’il s’agisse des phénomènes d’érosion ou des phénomènes climatologiques. « Sur ce sujet, au-delà de l’implication de nos territoires, nous nous devons là encore d’accélérer la coopération régionale et internationale pour partager les connaissances et les bonnes pratiques. L’impératif d’engager très concrètement des plans et des actions d’adaptation au changement climatique est sans précédent » conclut le député. En résumé, pas d’intelligence, sans du collectif. Cela repose sur un degré de confiance qui n’est pas facile à atteindre, mais l’état d’esprit est d’ores et déjà à l’œuvre dans les territoires d’outre-mer. Pascale Meeschaert |