Recherche & innovation Soutien à l’industrie et à l’innovation : l’eau à l’honneur Station d’épuration du futur, smart water, dessalement d’eau de mer, sont les grands axes retenus par le gouvernement pour soutenir la filière de l’eau dans le cadre de la politique industrielle. Deux actions en ce sens pour développer l’innovation et le positionnement des entreprises à l’export : la « Commission Innovation 2030 » et le programme « Nouvelle France Industrielle ». Le plan industriel « Qualité de l’eau et gestion de la rareté » comprend quatre thématiques : l’usine d’épuration de la ville durable, la gestion intelligente des réseaux urbains, la gestion intelligente de la ressource et le dessalement de l’eau. 66 Degrémont Deux initiatives ont été lancées par le gouvernement, de manière quasiment concomitante, pour relancer l’industrie française. La première a été la création en avril 2013 de la Commission Innovation 2030, présidée par Anne Lauvergeon, sous l’égide d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Cette commission, composée de vingt personnalités, a procédé par auditions pour identifier des « opportunités majeures au potentiel particulièrement fort pour l’économie française ». Elle en a tiré sept « ambitions », parmi lesquelles figure la « valorisation des richesses marines : métaux et dessalement de l’eau de mer ». Concours innovation : 300 millions d’euros pour sept « ambitions » Concernant le dessalement, la Commission préconise dans son rapport rendu le 11 octobre 2013 de lancer un concours d’innovations « pour susciter des idées nouvelles afin de réduire le coût énergétique du dessalement et de valoriser la saumure concentrée ou limiter les effets de ses rejets sur l’environnement. » L’État a effectivement lancé un « concours mondial d’innovation » et annoncé vouloir affecter 300 millions d’euros pour cofinancer des projets innovants portant les sept ambitions. Ce concours a débuté par une phase d’amorçage (janvier-mai 2014), pour sélectionner une centaine de projets qui en sont au stade amont de leur développement. Une seconde phase, dite d’accompagnement, sera ouverte en septembre 2014 et visera des travaux de développement. Une entreprise ne peut soumettre son projet qu’en deuxième phase. Une troisième phase Comité de pilotage du plan « Nouvel France industrielle » Le plan dispose d’un comité de pilotage que le ministère a souhaité resserré autour de quelques entreprises (Environnement SA, Suez environnement, Veolia Environnement, Vinci Environnement), l’Agence de l’eau RMC, le Siaap, les représentants des ministères, de la BPI, du Commissariat général aux Investissements. Participent également aux travaux l’UIE et le Cosei-eau afin d’associer plus largement les entreprises dans cette démarche. dite de développement est prévue pour 2016. Elle concernera sept projets d’industrialisation ayant suivi la phase 2. L’eau parmi les 34 filières prioritaires Le programme de relance industrielle de la France intitulé « Nouvelle France industrielle » est aussi piloté par Arnaud Montebourg et les services du ministère, en particulier la DGCIS 1. Parmi les 34 plans industriels, l’eau a son propre plan, intitulé « Qualité de l’eau et gestion de la rareté », qui porte sur quatre thématiques : l’usine d’épuration de la ville durable, deux thématiques smart water (la gestion intelligente des réseaux urbains et la gestion intelligente de la ressource), et le dessalement de l’eau. Un appel à manifestations d’intérêt lancé en décembre 2013 a pu faire émerger des projets d’entreprises s’inscrivant dans ces quatre priorités. Une trentaine de « manifestations d’intérêt » a été reçue, venant tant de petites que de grandes entreprises. Les régions, également associées à ce programme, ont proposé des projets d’entreprises innovantes. À ce stade, la feuille de route qui définit le plan d’action, les freins et leviers règlementaires, est en cours de finalisation et de validation. Le lancement proprement dit d’appels d’offres devrait intervenir fin 2014 après avoir identifié les collectivités locales intéressées. Comme le souligne dans DGCIS et vous d’octobre 2013 Mireille Campana, sous-directrice des Nouvelles technologies de l’information et de la communication à la DGCIS, « les pouvoirs publics mobiliseront les leviers les plus adaptés au service des plans (réglementation, commande publique, financement, etc.). Ces derniers pourront en particulier s’appuyer sur 4 milliards d’euros 2 de financement de la deuxième vague du Programme des investissements d’avenir. » Caroline Kim 1 Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services. 2 Pour l’ensemble des 34 plans industriels. L’eau magazine juin 2014 N°23 |