L'Eau Magazine n°23 jun à oct 2014
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Territoires 32 L’extension de la station d’épuration de Folschviller pour répondre à de nouveaux besoins industriels Pour être en mesure d’accepter un nouveau rejet industriel, la station de traitement des eaux usées de Folschviller a dû être agrandie. Un décanteur primaire et un digesteur sont venus compléter les lignes de traitement existantes. En abattant une grande partie de la pollution carbonée, le décanteur primaire a permis de conserver la file eau existante. À Folschviller (Moselle), certains industriels situés en tête de bassin versant ne peuvent s’équiper de leurs propres stations de traitement d’effluents, en raison des risques de débordement. Des conventions de déversement et de traitement de leurs rejets ont ainsi été signées avec le Syndicat d’assainissement des Trois-Vallées (SIA3V). En 2010, le groupe de boulangerie industrielle Neuhauser a souhaité investir près de 40 millions d’euros pour créer une nouvelle usine sur son site historique du parc industriel de Fürst à Folschviller. « À cette date, les effluents du groupe agroalimentaire représentaient déjà la moitié de la charge polluante de la station d’épuration de 15 500 Équivalents-habitants (EH), construite en 2005. La capacité a donc dû être augmentée à 22 000 EH pour traiter le rejet industriel supplémentaire », Jean-Marc Bannwarth indique Hubert Piquard, directeur du SIA3V. Ce n’est pas le volume qui pose un problème pour ce nouveau rejet – environ 60 m 3 par jour – mais les caractéristiques et la pollution carbonée de l’effluent 1. Suite à un appel d’offres, la phase d’extension a été confiée à Degrémont et les travaux ont été réalisés en 2012. Au lieu de mettre une deuxième filière de traitement biologique, la filiale de Suez Environnement a installé un décanteur primaire et un digesteur. Cette solution devait ainsi répondre à un triple challenge  : traiter plus d’eaux usées avec une forte charge polluante, tout en pérennisant les files existantes et en produisant du biogaz. Compléter et maintenir l’installation existante L’augmentation de charge étant surtout due à la forte pollution carbonée dans l’effluent industriel, Degrémont a mis en place un décanteur primaire afin d’abattre la plus grande partie des matières en suspension (environ 50%) et de réduire la pollution organique (20 à 40% de la DBO). « Le décanteur primaire a permis de délester et donc de maintenir la file eau, sans intervenir sur le génie civil des ouvrages existants », précise Damien Kuntz, directeur technique France de Degrémont. Pour s’adapter à ce nouveau système, quelques modifications ont quand même été effectuées sur les bassins d’aération. Ces derniers reçoivent par ailleurs directement 30% de l’effluent brut afin de conserver suffisamment de matière organique/carbone biodégradable nécessaire au traitement de l’azote. Outre le décanteur, Degrémont a modifié la ligne de traitement des boues, en ajoutant un digesteur de 600 m 3. Alimenté par des boues primaires et biologiques, il assure une réduction de l’ordre de 40% du taux de matières volatiles (MV) contenues dans ces boues. « Cette diminution de la masse des boues permet au filtre presse de ne pas être plus chargé qu’avant », souligne Damien 1 2 200 mg/l DCO (demande chimique en oxygène) – 1 500 mg/l DBO (demande biochimique en oxygène) – 400 mg/l MES (matières en suspension) pour un débit de 60 m 3/j. L’eau magazine juin 2014 N°23
Kuntz, « et la digestion améliore et pérennise également le fonctionnement du séchage solaire des boues sous serre Héliantis, datant de 2005 ». Les effluents industriels présentant un taux de MV élevé, des problèmes de nuisances olfactives étaient déjà apparus dans la serre en 2010, avant même l’augmentation de charge. « En stabilisant les boues, la digestion empêche la fermentation qui avait lieu auparavant dans la serre », se réjouit Hubert Piquard. Enfin, un silo à boues liquides de 1000 m 3 a également été installé afin de compléter les capacités de stockage des boues, notamment l’hiver lorsque le séchage solaire est inefficace. L’association d’une serre Héliantis, un filtre-presse et un silo offre en effet une grande flexibilité pour le traitement des boues et leurs valorisations. Au final, l’extension de la station de Folschviller a coûté près de 2,5 millions d’euros, financés par la communauté de communes du Pays Naborien (un million d’euros), le SIA3V (884 000 euros) et le conseil général de Moselle (400 000 euros). Dans le cadre de son soutien au projet de méthanisation, l’Ademe a également apporté une subvention de l’ordre de 216 000 euros. L’industriel lié à cette extension n’a logiquement pas participé à ce financement, le Syndicat ayant mis en place des redevances spécifiques qui correspondent aux coûts des services rendus. Clément Cygler Valorisation du biogaz Produit par la digestion, le biogaz sert à alimenter un groupe de cogénération d’une puissance électrique de 28 kW. En 2013, première année d’exploitation, 118 768 kWe (kilowatts électriques) ont été réinjectés au réseau d’EDF, soit un près d’un tiers de la consommation de la station. Cela correspond également à une revente de 18 000 euros HT. « Le moteur à gaz tourne près de 5 000 heures par an ce qui nécessitera forcément de la maintenance. Une chaudière fioul biogaz est installée en secours, mais le SIA3V réfléchit à mettre une deuxième cogénération afin d’avoir un fonctionnement alternatif et éviter ainsi tout arrêt », indique Hubert Piquard. Le procédé de cogénération produisant de la chaleur, ce sont également près de 235 000 kWc (kilowatts caloriques) en 2013 qui ont été valorisés sur le site pour couvrir en totalité les besoins thermiques du digesteur. Territoires L’eau magazine juin 2014 N°23 33



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