UVGermi Dossier - Micropolluants Une des solutions pour éliminer les polluants émergents est la mise en place de réacteurs à UV successifs. réacteurs UV successifs. « Le débit de la station est de 30 m 3/h. La puissance UVC délivrée va de 1000 à 3 000 mJ/cm 2 en fonction de la qualité de l’effluent. La concentration en nitrosomorpholine passe ainsi de 2 000 ou 3 000ng/l à moins de 10ng/l », se réjouit Guerric Vrillet, ingénieur développement chez Bordas UVGermi. Débats et explorations Face aux micropolluants émergents, la réponse dépendra surtout des caractéristiques physico-chimiques des substances à éliminer. Sont-elles biodégradables ? Hydrophiles ou hydrophobes ? Adsorbables ? Volatiles ? Chaque solution a des avantages. L’oxydation a une grande efficacité contre les micropolluants organiques. « Ce procédé est intéressant pour les molécules rétives à l’adsorption, par exemple les composés aminés tels que les produits de contraste iodés utilisés pour l’imagerie médicale », estime ainsi Philippe Sauvignet. Mais l’oxydation risque de donner naissance à des sous-produits. « La plupart des sous-produits reste dans l’eau traitée ; comme on ne les analyse pas, on ne les trouve pas. Beaucoup ne sont pas nocifs, mais certains le sont », poursuit-il. Le charbon actif, de son côté, évite l’apparition de ces sous-produits. La plupart des traiteurs d’eau explore aujourd’hui les possibilités de marier plusieurs solutions. Veolia étudie des solutions combinant ozone et charbon actif. Bordas UV-Germi s’intéresse aux associations UV + ozone ou UV + peroxyde d’oxygène. Suez Environnement, dans le cadre du programme de recherche Armistiq, a développé un pilote pour tester le couple ozonation + CAP ; le groupe a aussi étudié l’oxydation avancée, combinant ozone + peroxyde d’oxygène, ozone + UV, ou encore peroxyde d’oxygène + UV. 78 L’efficacité des traitements tertiaires contre les micropolluants est en effet au cœur de deux programmes de recherche, tous deux coordonnés par l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) : Armistiq, qui est en train de s’achever, et Echibioteb, qui se terminera fin 2014. Armistiq visait notamment à « observer les gains d’élimination des micropolluants par traitements intensifs tertiaires. Il tend à prouver que les gains sont importants, et que les plus efficaces d’une manière générale pour les matières organiques semblent être l’ozonation, le CA, et l’ozonation + peroxyde d’oxygène. Pour les métaux en revanche, les procédés étudiés ne sont pas très efficaces », note Marina Coquery, coordinatrice scientifique d’Armistiq pour Irstea. Par contre, ce programme ne s’intéresse pas aux sousproduits de traitement ; cette question est abordée par Echibioteb. Ce n’est pas la première étude à s’intéresser à la toxicité éventuelle des traitements tertiaires, et Echibioteb (financé par l’ANR - Ecotech 2010) approfondit donc des recherches antérieures. Il repose sur la recherche de certaines molécules ciblées en amont et en aval des procédés, sur les filières eau et boues ; et sur le croisement de tests biologiques et de tests chimiques pour orienter les analyses en fonction des effets biologiques observés. « Le but est de pouvoir dire par exemple : tel traitement tertiaire diminue la concentration en micropolluants, mais augmente (ou diminue) la toxicité de l’effluent », décrit Cécile Miège, coordinatrice scientifique d’Echibioteb pour Irstea. Mais pour les résultats, il faudra encore patienter jusqu’à fin 2015. Caroline Kim L’eau L’eau magazine magazine novembre juin 2011 2013 N°17 N°22 |