Dossier - Micropolluants 68 Les micropolluants, un sujet majeur et incontournable dans le monde de l’eau Présents quasiment dans toutes les eaux françaises et européennes, les micropolluants focalisent l’attention des scientifiques et des institutionnels depuis de nombreuses années. Ils sont ainsi au centre de nombreux sujets, études ou rapports, que ce soit dans l’analyse et la surveillance, l’évaluation des risques sanitaires, l’évolution de la réglementation ou le développement de traitements efficaces. Plus d’une quarantaine de substances sont ainsi concernées, mais ce nombre est voué à croître. L’analyse se renforce, la surveillance s’organise Afin de comprendre les enjeux des micropolluants, un état des lieux de leur présence dans les eaux s’impose. Pour cela, chimistes, biologistes et écotoxicologues travaillent à définir des méthodes de mesure. Grâce à leurs efforts, le tableau de la présence des micropolluants dans les eaux françaises prend de la netteté. Que sont les micropolluants ? « Un ensemble de substances qui, même à de très faibles concentrations, de l’ordre du microgramme par litre ou du nanogramme par litre, peuvent être toxiques et engendrer des nuisances dans les milieux aquatiques », explique le Commissariat général au développement durable (CGDD) (1). Ce terme pourrait englober des centaines de milliers de molécules extrêmement différentes, des métaux aux pesticides en passant par des résidus de médicaments. Certaines sont déjà très connues des scientifiques, alors que beaucoup d’autres sont encore largement ignorées. Pour combler ce fossé, les méthodes de mesure ont fait d’énormes progrès ces dernières années. Tout d’abord grâce à des efforts d’envergure pour améliorer l’échantillonnage, dont dépend la représentativité des résultats. Dans le cadre du laboratoire national de référence de l’eau et des milieux aquatiques Aquaref, des essais collaboratifs de prélèvement ont été menés à partir du milieu des années 2000, débouchant sur des formations de préleveur. La mise au point d’échantillonneurs passifs et leur validation pour une utilisation en routine est un autre axe de progrès. L’eau L’eau magazine magazine novembre juin 2011 2013 N°17 N°22