Territoires Une unique station pour traiter les eaux usées et les eaux de lavage d’un port de Bretagne Opérationnelle depuis fin décembre 2012 et inaugurée en avril dernier, la station de Montoir-de-Bretagne assure le traitement des eaux usées de plusieurs communes mais également les eaux de lavage des quais d’un terminal du Port de Saint-Nazaire. Un regroupement intéressant et inédit en France. La nouvelle station de Montoirde-Bretagne prend en charge les eaux usées de cinq communes avoisinantes (75 000 EH) ainsi que les eaux de lavage des quais du terminal multivrac du port. 34 Source de nuisances olfactives, la station de Gron a définitivement fermé ses portes en novembre 2012 pour le plus grand bonheur des habitants avoisinants. En remplacement, la station de Montoir-de-Bretagne a été créée à quelques kilomètres de distance, sur la zone portuaire de Saint-Nazaire. Cette installation assure le traitement eaux usées des communes de Montoir-de-Bretagne, Saint-Joachim, Saint-Malo-de-Guersac, Saint-Nazaire et Trignac, soit une capacité de 75 000 équivalenthabitants, ainsi que les eaux de lavage des quais du terminal multivrac 1 du port. Saint-Nazaire Agglomération (Carene) et Nantes Saint-Nazaire Port ont travaillé ensemble pour aboutir à cette usine qui « permet de réduire le nombre de bâtiments et de mutualiser les moyens de traitements des boues », indique Christian Morin, directeur de la station. Cette dernière ne ressemble par ailleurs pas à une station d’épuration classique mais plutôt à des bâtiments industriels. « Tout est confiné et en dépression pour éviter les odeurs et nuisances. De plus, étant construite dans le périmètre du port, la station 1 Un terminal multivrac reçoit différents types de vrac solides ou liquides. CARENE, Guy Toublanc, Dominique Macel, Martin Launay devait avant tout être compacte en raison de la proximité de sites classés Seveso », détaille Olivier Richard, vice-président de Saint-Nazaire Agglomération. Au final, l’installation tient sur un terrain de moins d’un hectare. Pour répondre à ce besoin de compacité et également à la nécessité d’avoir un traitement performant pour pouvoir rejeter les eaux traitées dans la Loire, le procédé membranaire baptisé Biosep TM et développé par la société OTV a été retenu. « La filtration membranaire permet d’augmenter la concentration dans les bassins de boues activées et d’éviter la mise en place de bassins de décantation, ce qui diminue l’emprise de la station », explique Christian Morin. Un seul site, deux filières séparées Les eaux usées urbaines et celles de lavage des quais du terminal multivrac présentant des caractéristiques différentes, le traitement reste séparé. Dans une petite unité, un prétraitement et un traitement physico-chimique éliminent la pollution des eaux de lavage, essentiellement une forte concentration en matières en suspension, avant rejet en Loire. Une opération qui n’était malheureusement pas réalisée auparavant. Les eaux usées urbaines collectées subissent, quant à elles, un traitement classique par boues activées. Mais au lieu des traditionnels bassins de décantation, la séparation des eaux repose sur la filtration membranaire. Une désinfection par traitement UV complète le process. Seules les boues, quelles que soient leurs origines, sont traitées ensemble et évacuées ensuite vers un centre de compostage. En outre, les eaux usées traitées possédant une très bonne qualité (2 mg/l de DBO 5 et 30 mg O 2/l de DCO), la question de leur réutilisation s’est posée. « Ces eaux pourraient être utilisées par des industriels du secteur, permettant de diminuer la pression sur la ressource », espère Olivier Richard. Des contacts ont été établis et des études sont en cours, il reste toutefois à obtenir l’aval des autorités compétentes. Manuel Castel L’eau magazine novembre 2013 N°22 |