La filière de l’eau en pleine mutation Depuis plusieurs mois, nous constatons avec satisfaction que de multiples initiatives sont lancées par les instances consultatives ou décisionnaires dans le domaine de l’eau. L’été et l’automne ont vu la publication de nombreux rapports et programmes d’actions pour faire évoluer la politique de l’eau. On peut citer notamment le rapport de Philippe Martin – alors député –, le rapport du député Michel Lesage, puis le rapport du CGEDD 1. Dans la ligne de ces rapports et du contrat de filière du groupe de travail Eau du Cosei 2, « la qualité de l’eau et la gestion de la rareté » ont été retenues pour un des 34 plans industriels lancés par le gouvernement et présentés en septembre dernier. Les réflexions s’enrichissent, les ambitions s’affichent et les plans se multiplient ; la conférence environnementale des 20 et 21 septembre à laquelle j’ai eu l’honneur de participer au titre de la CGPME et de la FNTP restera à cet égard un jalon important sur la route que doit suivre notre filière pour nous projeter vers un futur où l’innovation et l’excellence doivent se combiner pour répondre aux défis économiques et environnementaux désormais clairement identifiés dans nos métiers. Sur tous ces sujets, l’UIE a pleinement joué son rôle en assurant une veille de tous les instants et nous avons fait des contributions étayées dès que nous jugions que notre avis devait être exposé et défendu. Des derniers mois passés à 1 Conseil général de l’environnement et du développement durable. 2 Cosei  : Comité stratégique des éco-industries. cette tâche, nous retenons en particulier trois sujets dont on sait qu’ils sont source de changement pour nos métiers mais aussi de grandes opportunités pour de nouveaux relais de croissance. Enjeu incontournable, l’assainissement non collectif est un domaine qui reste à clarifier et à améliorer. Le contexte national avec une proportion importante d’habitations individuelles non connectées au réseau suscite des convoitises pour les opérateurs étrangers. C’est effectivement une réelle perspective d’activité d’abord pour nos entreprises si nous réussissons à marier dans ce domaine innovation et compétitivité. Le terme « reuse », locution anglaise désormais entrée dans le vocabulaire de notre métier, est la preuve même que dans ce domaine notre pays a pris du retard. Les industriels poussés par leurs exigences économiques et écologiques seront probablement les plus ardents promoteurs de cette technologie dans les prochaines années. Les collectivités suivront si la réglementation ne les en dissuade pas. Nous devons être prêts à répondre à ces demandes qui in fine contribuent à une forme d’économie circulaire grâce au bouclage technique du cycle du traitement de l’eau. Directement lié à l’urbanisation et au mitage de notre territoire, autre enjeu environnemental prioritaire, le traitement des eaux pluviales. On sait que les collectivités peinent à appliquer l’éco-fiscalité sur ce sujet. Malgré les récents événements sociaux, le cours de l’histoire est probablement à sens Éditorial unique dans le domaine environnemental et nous devrons là aussi répondre aux immenses besoins d’infrastructures en ce domaine. Sur ces trois thèmes, l’UIE continue d’agir. L’environnement est au cœur de nos métiers ; la 10 e édition des labels et trophées Aquaplus en ce mois de novembre 2013 nous rappelle que nous sommes engagés depuis longtemps dans des actions concrètes sur ce sujet. Pourtant, nous pensons que nos entreprises, petites ou grandes, toutes impliquées dans la conception, la fabrication et la construction d’équipements ou d’installations, devraient être encore plus associées aux discussions tant aux plans local que national ou européen. En effet, nous formons avec les maîtres d’ouvrage et les exploitants le triptyque indissociable du cycle de l’eau, et nous devons ensemble dessiner le futur de notre filière en trouvant les voies de son développement. Autant de discussions et d’échanges auxquels nous vous convions le 9 avril 2014 lors du prochain colloque de l’UIE. Notre avenir dépend aussi de vos contributions, nous souhaitons vous y voir nombreux. Didier Haegel L’eau magazine novembre 2013 N°22 5