L'Eau Magazine n°21 jun à oct 2013
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Dossier - Reuse La reuse à l’international À l’image des actions mises en place en Espagne, Israël, Singapour ou en Australie, la reuse a connu une croissance mondiale considérable lors des dix dernières années. L'usine de Lisbonne produit 52 500 m 3 d’eau par an pour le lavage des voiries, l’arrosage de parcs et de golfs et l’irrigation agricole. Les projets de réutilisation se multiplient dans des pays développés ou en voie de développement, et ont trait non seulement à l’irrigation mais également à d’autres usages, comme la réinjection d’eau dans les nappes, la lutte contre l’intrusion saline, l’utilisation industrielle et enfin la production d’eau potable. Ces usages se sont développés en suivant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé ou de la réglementation nationale en vigueur quand cette dernière a été définie. Aux Etats-Unis, près de quarante États disposent de réglementations relatives à divers usages, le premier restant l’agriculture. En Californie, état qui souffre régulièrement de sécheresses et de stress hydrique, l’usine de recyclage de l’eau de West Basin fournit, en fonction de la ligne de traitement choisie, cinq qualités d’eau différentes correspondant chacune à un usage, y compris pour l’irrigation d’espace verts publics et de jardins privés. « En Floride, où les ressources naturelles restent relativement importantes, le soutien à la reuse a pour objectif de préserver la qualité de l’eau et sauvegarder la biodiversité », indique Valentina Lazarova, expert chez 70 Veolia Suez-Environnement et présidente du groupe spécialisé en réutilisation de l’eau de l’International Water Association (IWA). De nombreux projets se sont également développés sur le bassin méditerranéen comme en Italie, au Maroc, en Algérie ou encore à Chypre, pays qui s’est même fixé comme objectif de recycler 100% de ses eaux usées. En Espagne, la mise en œuvre d’une réglementation nationale et d’une politique d’accompagnement a permis la réalisation de projets importants, notamment en Andalousie et en Catalogne. « À Barcelone, 300 000 m 3 par jour d’eaux usées réutilisables sont produites chaque jour après traitement par décantation (Actiflo) , filtration à disques et désinfection. Une très grande partie de ces eaux est utilisée pour l’irrigation, et les quelques pourcents restants servent, après un traitement complémentaire par osmose inverse, à éviter les intrusions d’eau de mer dans les nappes », précise Abdelkader Gaïd, directeur technique adjoint de Veolia Eau. À Singapour, la reuse a également profité du soutien important du gouvernement où « la mise en place de cette pratique s’est faite en un temps record avec des financements importants », souligne Valentina Lazarova. Cinqusines de recyclage d’eaux usées ont ainsi été construites depuis 2003 avec une capacité totale de 531 000 m 3 par jour. Sur le site de Kranji, une double barrière de microfiltration et d’osmose inverse assurait la production de 40 000 m 3 par jour pour des besoins industriels. « La qualité de l’eau était tellement belle que la production d’eau potable a été envisagée », explique Abdelkader Gaïd. Depuis 2005, une partie des eaux usées traitées est ainsi envoyés dans des réservoirs d’eau potable. Le seul et unique exemple historique de production directe d’eau potable à partir des eaux usées est celui de l’usine de Windhoek, en Namibie. « Il y a une dizaine d’années, une étude de l’OMS n’avait pas montré de relation directe entre la qualité de l’eau distribuée et la mortalité, ce qui avait rassuré les autorités locales et a permis de valider cet usage », ajoute Abdelkader Gaïd. L’eau magazine juin juin 2011 2013 N°17 N°21
Les ressources alternatives font une timide percée L’eau magazine juin 2011 N°17 Dossier – Reuse Vu la qualité de l’eau potable sur l’ensemble du territoire français, l’utiliser pour des usages non alimentaires peut sembler un gaspillage. Dans ce contexte, la valorisation des eaux de pluie, des eaux pluviales, voire des eaux grises, fait peu à peu son chemin, au gré des évolutions réglementaires et de la conjoncture économique. La valorisation des eaux de pluie était déjà possible depuis longtemps dans l’industrie, pour alimenter des installations industrielles. Ainsi, dès 1999, Renault a récupéré l’eau ruisselant sur la toiture de son usine de Maubeuge. Mais tout le secteur du bâtiment tertiaire ou d’habitation restait inaccessible. Ce n’est qu’avec l’arrêté du 21 août 2008 « relatif à la récupération des eaux de pluie et à leur usage à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments » que l’eau de pluie peut remplacer l’eau potable pour certains usages  : alimentation des toilettes, lavage des sols, arrosage des espaces verts et, sous conditions, alimentation des lave-linge. Ce texte a aussi défini des modalités techniques  : interdiction de tout raccordement entre le réseau d’eau de pluie et le réseau d’eau potable, obligation d’une filtration, nécessité d’un affichage du caractère non potable de l’eau traitée… Dans certains bâtiments accueillant des populations sensibles, comme les hôpitaux ou les crèches, les eaux de pluie ne peuvent en outre être réutilisées qu’à l’extérieur du bâtiment. Ainsi, « les eaux récupérées depuis 2011 sur les toitures du Centre hospitalier universitaire de Corbeil ne servent qu’à arroser les espaces verts », précise Véronique Manent, responsable développement France d’Aquae, qui a réalisé cette installation. « Il y aura toujours des interconnexions, c’est inévitable. C’est pour cela que nous avons interdit l’eau de pluie à l’intérieur des hôpitaux », a justifié Charles Saout, sous-directeur adjoint à la direction générale de la Santé du ministère de la Santé, lors du colloque de l’UIE du 9 avril 2013. Parallèlement à la nouvelle réglementation, une norme Afnor 1 a été élaborée, qui décrit notamment les modes de calcul des volumes de stockage de l’eau de pluie, en fonction des usages, de la pluviométrie, du type de bâtiment… Ainsi, après 2008, « le champ de réalisations a été libéré. Il y a eu une augmentation très légère des projets… mais la crise est arrivée. Les réalisations sont restées rares dans les collectivités locales, où le volet eau est un peu le parent pauvre derrière les aspects énergétiques. Depuis 2011, le marché est en légère régression », explique Luc Lary, responsable développement produit de Sebico et 1 Normme française NF P16-005 portant sur la récupération de l’eau de pluie. Installation d'un dispositif de récupération d'eau de pluie pour une maison individuelle. membre du syndicat des Industriels français de l’eau de pluie (Ifep). La dynamique d’équipement est lente surtout chez les particuliers, qui ne voient pas dans une installation de récupération d’eau de pluie un retour sur investissement suffisamment rapide. Réguler mais aussi valoriser La tendance à interdire le rejet de l’eau de pluie dans le réseau public par les nouvelles constructions pourrait toutefois accélérer le mouvement. Ainsi, le Syndicat mixte de la Vallée de l’Orge Aval (Sivoa) interdit dans son règlement d’assainissement tout rejet dans le réseau d’assainissement des « eaux pluviales collectées à l’échelle des parcelles privées ». Si une infiltration est impossible, il impose un stockage « avant rejet à débit régulé dans le réseau ». C’est ici que les solutions de valorisation de l’eau de pluie refont surface, les fabricants proposant des installations à double usage  : elles répondent aux exigences d’un débit de fuite contrôlé tout en valorisant L’eau magazine juin 2013 N°21 71 Sebico



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