Humanitaire EAST mène une lutte globale contre les maladies hydriques L’association EAST doit son nom aux termes Eau, Agriculture et Santé en milieu Tropical. Née il y a vingt-cinq ans au cours d’une mission du professeur Loïc Monjour au Burkina-Faso, aujourd’hui active au Vietnam, au Bénin, à Madagascar et au Togo, l’association a toujours poursuivi un objectif principal  : l’amélioration de l’hygiène et de la santé publique. 86 Les projets de EAST sont nés d’un constat du professeur Loïc Monjour, président de l’association et spécialisé en médecine tropicale  : « Suite à l’analyse de 1 400 points d’eau burkinabés, puis à l’étude des conditions de pollution au cours du transport et du stockage de l’eau à domicile, il est apparu que la quasi-totalité de la population, en milieu rural tropical, ne consomme jamais d’eau potable. » Aussi, depuis sa création, l’association a pour but essentiel de fournir aux communautés une eau de qualité la plus saine possible. « C’est pour cette raison que nous ne préconisons plus la consommation de l’eau venant des puits ouverts, ressource particulièrement contaminée par des bactéries d’origine fécale. En zone rurale, les ouvrages et équipements les plus recommandés sont les captages de source et les forages alimentant en eau des bornes-fontaines. En zone urbaine, nous construisons plutôt des stations de traitement d’eau et nous installons des réseaux avec branchements à domicile – comme dans la ville de Dapaong au Togo où 34 km de réseaux de distribution sont en train d’être posés », précise le Président de EAST. EAST Sensibilisation sanitaire Mais ce n’est pas tout  : ces infrastructures ne sont rien sans de vastes campagnes de sensibilisation sanitaire populaire. Dans la capitale malgache Antananarivo, par exemple, EAST a créé des « Associations Féminines de promotion de l’Hygiène ». Ses membres, après formation, occupent deux fonctions principales. En tant que fontainières, elles veillent à la qualité de l’eau aux bornes-fontaines et gèrent les bénéfices de la vente de l’eau. En tant qu’éducatrices, elles sensibilisent les communautés  : lors de rencontres en porte-à-porte, de réunions publiques, d’émissions radio ou de télévision, par des messages sur les téléphones portables… « Installer une borne fontaine ou des latrines n’est pas très difficile, mais faire progressivement disparaître des comportements et pratiques qui génèrent l’insalubrité des quartiers et la pollution permanente de l’eau est beaucoup plus complexe », conclut Loïc Monjour. Boues des latrines EAST mène aussi des projets d’importance en matière de collecte des ordures ménagères  : tri sélectif, compostage des déchets organiques et vente des déchets inorganiques. En matière d’assainissement, elle s’est pécialisée dans la construction de latrines familiales et publiques et s’est penchée sur le problème de l’évacuation, du transport et du traitement des boues de ces latrines. Elle a construit une première station de traitement des eaux usées au Vietnam, ainsi que nombre de systèmes de rétention ou d’élimination des eaux pluviales. Toutes ces actions illustrent la maturité et l’efficacité de cette association, qui par ses résultats – la distribution à 900 000 personnes d’une eau potable – et ses innovations s’avère, aujourd’hui, capable de mener des programmes ambitieux. Caroline Kim L’eau magazine novembre 2012 N°20