L'Eau Magazine n°20 nov 12 à mai 2013
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Recherche & innovation Dessalement  : trois innovations pour un marché en forte croissance Le monde du dessalement ne cesse d’innover. Focus sur trois évolutions technologiques, qui ressemblent parfois à des technologies de rupture. La première, présentée par GE Energy, concerne l’efficacité énergétique des pompes. La seconde, explorée par des chercheurs du MIT, se penche sur les possibilités ouvertes par des membranes de graphène nanoporeux. La troisième est proposée par TMW et cible les besoins des petits et moyens consommateurs. 68 Des pompes économes pour l’eau salée GE Energy a présenté lors de la semaine internationale de l’eau de Singapour en juillet 2012 une nouvelle pompe à pistons pour le dessalement par osmose inverse. Avec cette nouveauté, l’industriel ouvre la technologie dite à déplacement positif aux débits supérieurs à 1000 m 3/jour. Ce type de pompes, qui consomme moins d’énergie que les pompes centrifuges, était jusque-là utilisé surtout pour des débits inférieurs à 1000 m 3/jour  : sur les modèles plus grands, des problèmes de vibration et de maintenance apparaissaient. Baptisée Integrated pump and energy recovery (IPER), la nouvelle pompe de GE n’est pas confrontée à ces inconvénients grâce son système d’entraînement hydraulique, qui remplace le traditionnel vilebrequin. Et elle réduit d’après son constructeur la consommation énergétique du pompage de l’eau de mer de 10%. Des nanomatériaux au service du dessalement Deux scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), David Cohen- Tanugi et JeffreyC. Grossman, ont testé l’utilisation de graphène nanoporeux pour filtrer l’eau de mer, avec des résultats encourageants. Le graphène nanoporeux présente plusieurs avantages par rapport à l’osmose inverse, notamment celui de fonctionner à faible pression, d’où de potentielles économies d’énergie. Utilisable en couche ultrafine d’un atome seulement d’épaisseur, il serait aussi capable de filtrer l’eau de mer beaucoup plus rapidement. D’après eux, deux obstacles sont encore à franchir pour mettre en œuvre cette technologie  : assurer la stabilité mécanique du matériau et maîtriser les caractéristiques des pores sur le graphène. Répondre aux besoins du « petit dessalement » Quant à TMW, société issue de la fusion de 3 MW et TET, elle a lancé sur le marché fin 2011 Aquastill, pour le dessalement d’eau de mer. L’appareil transforme l’eau de mer en eau déminéralisée en la soumettant à un flux d’air chaud. L’eau évaporée se condense sur une plaque froide et est recueillie par écoulement. De l’autre côté de l’appareil, la saumure est évacuée. D’une capacité de 1 à 10 m 3 par jour, Aquastill peut fonctionner par énergie solaire ou grâce à la chaleur fatale d’un équipement. « Aujourd’hui, l’offre en petits systèmes de dessalement se limitait à l’osmose inverse, coûteuse et complexe à opérer. Le potentiel du marché est énorme », estime Antoine Gourdon, directeur du développement de TMW. Quatre appareils sont déjà en action, dont deux sur des plateformes d’essais d’industriels, et un troisième chez un ostréiculteur. TMW étant en phase de démarrage industriel, la priorité est de se doter de l’outil de production pour aborder sereinement, dans un deuxième temps, le développement commercial. Caroline Kim L’eau magazine novembre 2012 N°20
Eau de boisson  : une usine pharaonique en Iran La conception d’une telle structure pose plusieurs enjeux. Il faut tout d’abord garantir l’alimentation en eau, sans pour autant créer de déséquilibre dans la ressource. En l’occurrence, l’eau est extraite d’un aquifère gigantesque dont le champ captant est situé en haute altitude. Un captage réalisé sur une résurgence en pied de montagne est complété par six forages, pompant chacun 150 m 3/h à 50 m de profondeur. Chaque pompe est équipée de variateur de fréquence pour conserver un niveau dynamique constant et limiter l’érosion de l’aquifère. L’eau captée conserve ainsi dans le temps ses qualités physico-chimiques. Filtration  : recycler l’eau de lavage Vient ensuite le traitement de l’eau. La première étape est l’élimination des matières en suspension par filtration sur sable avec un média monocouche sur plateau à buselures. « C’est la technologie de filtration sur sable la plus performante. La couche épaisse de sable très fin évite que se forment des chemins privilégiés », précise Franck Bac-David, président d’ICE. Une seconde étape de filtration est réalisée dans des cartouches de type gros débits. Point intéressant  : 100% de l’eau de nettoyage des filtres à sable est recyclée. Ce système est l’un de ceux de la gamme « Water Saving », en abrégé « Wasa », développée depuis 2005 par ICE. Reposant sur des technologies membranaires allant de l’ultrafiltration par membranes immergées à l’osmose inverse, la gamme permet aux industriels de traiter et de recycler les rejets de leur traitement d’eau et procédés. Osmose inverse  : améliorer le taux de conversion La production des boissons aromatisées et carbonatées exige l’élimination de l’alcalinité et de la dureté de l’eau, afin de ne pas altérer l’arôme du produit fini. Dans ce projet, la technologie sélectionnée est l’osmose inverse. « L’osmoseur aussi utilise une technologie Wasa, qui fait monter son taux de conversion à 96% », analyse Franck Bac-David. Éviter la contamination Une fois filtrées et prêtes à l’embouteillage, les eaux sont stockées dans deux cuves de 100 m 3 avec une protection aéraulique  : un soufflage d’air stérile permet de remplir le réservoir d’air non contaminé lorsque de l’eau est soutirée. L’une des exigences de la production d’eau de boisson est en effet d’éviter la contamination par des germes pathogènes. À cette fin, toutes les structures de traitement, de transport et de stockage de l’eau peuvent être nettoyées. Une unité de nettoyage unique dite CIP (clean in place), contrôlée par supervision, centralise toutes les solutions de nettoyage, les injecte lorsqu’elles sont programmées et assure leur circulation le temps requis à leur action. Mais cela ne suffit pas. « L’un des enjeux a été de concevoir un réseau sans zone morte et qui pouvait être nettoyé. Nous sommes souvent sur des très gros diamètres, de DN 500 ou 600 mm, qui ne sont pas normés pour une utilisation alimentaire. Il a donc fallu adapter la surface des canalisations, par polissage ou traitement chimique, afin qu’elles soient totalement lisses, et choisir des raccordements facilement nettoyables et assurant la continuité hydraulique », détaille Franck Bac-David. À projet hors-norme, réponses hors-norme…C.K. Recherche & innovation À Ispahan en Iran, la PME savoyarde ICE (Ingénierie – Conception – Expertise) a conçu, réalisé et mis en route le système d’alimentation en eau de l’une des plus grosses usines de production de boissons embouteillées au monde. Doté d’un débit entrant de 900 m 3 par heure, ce projet pharaonique est consacré à trois types de boissons  : eau minérale, eau minérale aromatisée et boissons carbonatées sucrées type cola. ICE 900 m 3 d’eau sont pompés chaque heure d’un aquifère gigantesque pour alimenter l’usine. L’eau magazine novembre 2012 N°20 69



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