International Le marché indien de l’eau, immense et multiforme Plusieurs annonces fracassantes ont récemment décrit le marché de l’eau indien comme un eldorado ouvert aux entreprises françaises. Le pays présente en effet des besoins immenses en infrastructures. Le point sur ces perspectives, tant pour les grands groupes que pour les PME, les exploitants et les équipementiers, de l’eau et de l’assainissement au génie écologique. 34 En mars 2012, Veolia Water India, filiale de Veolia Eau, annonçait avoir remporté avec un partenaire indien le contrat d’exploitation et de maintenance du service d’eau potable de la ville de Nagpur, dans le centre de l’Inde, pour une période de vingt-cinq ans. Sa mission sera d’assurer l’approvisionnement à domicile, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des 2,7 millions d’habitants de Nagpur. Quelques mois plus tard, Veolia Eau communiquait sur le contrat de construction et d’exploitation d’une nouvelle station d’épuration à New Delhi, la capitale indienne. Dans le même temps, cette dernière confiait la gestion de la distribution d’eau potable de trois de ses quartiers à des sociétés privées, dont l’un à Suez Environnement. En effet, Suez n’est pas en reste dans le pays : sa filiale Degrémont y est active depuis la fin des années 1970. Elle a construit plus de cent cinquante usines et elle exploite actuellement Veolia dix-sept installations, tant dans la production d’eau potable que dans l’assainissement. Parmi ses références récentes : la construction d’une nouvelle station d’épuration à New Delhi, et l’extension de l’usine de production d’eau potable de Bombay, qui passera d’une capacité de 900 millions de litres d’eau par jour à 1 milliard de litres d’eau par jour « Ce sera la plus grande usine de production d’eau potable d’Inde », annonce Shyam Bhan, directeur exécutif de Degrémont Inde. En termes de construction et d’exploitation, la concurrence locale et internationale est cependant rude. Si le marché de l’assainissement devrait connaître une forte demande dans les années à venir, il pourrait ainsi se voir colonisé par les opérateurs locaux, selon Sophie Clavelier, chef du pôle Infrastructures, transport, industries chez Ubifrance Inde. Les PME aussi Autre poids lourd français sur le marché indien de l’eau : le cabinet d’ingénierie Egis India, filiale d’Egis. D’après le journal Les Echos, Egis India serait ainsi en train de réaliser des études pour la National Ganga River Basin Authority, dans le cadre d’un gigantesque projet de dépollution du Gange. Enfin, certaines PME s’engagent sur cet immense marché. À l’image de Tech Sub, dont la gamme de produits Aquago intéresse certaines localités qui souhaitent dépolluer leurs lacs. Ces derniers sont souvent très pollués, à un niveau atteignant parfois celui des lagunes d’épuration françaises. Le procédé d’aération d’Aquago, installé sur radeau, fonctionne à l’énergie solaire, « or s’appuyer sur les énergies renouvelables est une nécessité pour l’Inde », d’après Hélène Szulc, directrice générale de Tech Sub. À l’image aussi de l’Eau Pure, qui a conclu en 2011 un accord de distribution avec une société indienne, Earth Water Group, pour promouvoir sa technologie de traitement de l’arsenic de l’eau. L’eau magazine novembre 2012 N°20 |